Généraliste, retraité depuis deux ans et demi, je participais du temps de mon activité en Moselle-Sud à un système de gardes auquel adhéraient et adhérent toujours quasiment tous les généralistes locaux (à une ou deux exceptions justifiées près), sans SOS Médecins et consorts…
Un système fonctionnant parfaitement, avec des tours de garde décidés lors de réunions trimestrielles sereines et amicales.
Il y a aussi des échanges de gardes souples entre nous en cas d’impossibilité soudaine de l’un ou de l’autre. Je ne me souviens pas avoir jamais refusé une visite de nuit, même si « l’urgence n’en paraissait pas une » au bout du fil, même si le médecin de garde était seul la nuit pour un secteur d’environ 30 000 âmes et 20 kilomètres sur 20…
Et même si l’on savait parfaitement que certaines populations appelaient à 19 heures tapantes parce qu’elles ne voulaient simplement pas perdre leur temps en salle d’attente dans la journée, notre système permettait (et permet encore) de traiter à tout moment et au plus près, et d’éviter autant que possible l’engorgement des urgences du C.H. local, du moins de notre fait…
Cette fraternelle et confraternelle solidarité vécue fait que je m'étonne toujours des problèmes qui semblent exister dans les grandes villes, où le nombre bien supérieur de médecins devrait théoriquement permettre une efficacité identique…
Monsieur Pelloux et certains médias seraient en effet bien inspirés de quitter un peu leur plateau parisien, bavard et protégé, et de venir traîner leurs guêtres « dans la boue de la France profonde », au lieu de critiquer leurs confrères et de permettre ainsi aux politiques de décrédibiliser le généraliste de base (malgré leurs grands discours sur « le généraliste pivot du système de santé » travaillant « pour la gloire et pour des prunes » !). Ce qui aboutit à la désertification médicale, au sujet de laquelle les politiques jouent les vierges effarouchées alors qu’ils en sont les artisans par leur aveuglement et le découragement qu’ils induisent chez les jeunes à se lancer dans cette vraie médecine à visage humain.
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