Édito

Formez vos bataillons !

Publié le 26/04/2019

La nouvelle est presque passée inaperçue. Elle est pourtant capitale pour l’avenir de la discipline. La France compte plus de 10 000 maîtres de stage des universités, selon le dernier décompte réalisé par le Syndicat national des enseignants de médecine générale (lire p. 6). 10 736 exactement, soit environ un généraliste libéral sur cinq en activité. Ils n’étaient que 3 500 en 2007 : on mesure le chemin parcouru. À l’université, la médecine générale demeure pourtant un parent pauvre. En sous-effectif chronique d’enseignants (1 ETP pour 86 étudiants), elle est décrochée de toutes les autres spécialités. Ses titularisations se font au compte-gouttes et c’est le parcours du combattant pour décrocher un poste de chef de clinique ou de maître de conférences.

Accessible par un DES depuis 2004, la médecine générale a dû attendre 2015 pour disposer de sa propre sous-section à l’université. Le développement de la filière universitaire est certes primordial pour l’avenir de la spécialité. Mais l’essor de la maîtrise de stage l’est plus encore. Au contact direct des étudiants, ces maîtres de stage sont souvent les premiers ambassadeurs de la médecine générale. C’est de ce compagnonnage que va dépendre aussi le choix de carrière des apprentis médecins, qui seront, il faut le souhaiter, d’autant plus enclins à s’installer dans les territoires où ils auront été formés.

S’ils ont des droits, les maîtres de stage ont aussi des devoirs, inscrits dans une charte (non opposable) dont une nouvelle mouture vient d’être élaborée par le CNGE et le SNEMG avec les internes. Celle-ci prévoit que les MSU ne devront pas réaliser plus de 9 000 actes par an, ni recevoir de visiteurs médicaux en présence des internes, dont le nombre d’actes et de visites en autonomie sera encadré. Les généralistes enseignants savent qu’ils devront veiller à ce que les maîtres de stage respectent leurs engagements pour préserver la qualité du cursus des futurs médecins de famille. Car c’est à eux que revient la noble mais dure tâche de former la relève.

Christophe Gattuso, directeur de la rédaction

Source : Le Généraliste: 2871