FIV : l'efficacité du « tout congelé » confirmée par une équipe américaine

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Publié le 07/07/2016
EMBRYONS

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Crédit photo : S. TOUBON

Les études se suivent et le confirment : les taux de fertilité apparaissent plus élevés quand les embryons créés par fécondation in vitro (FIV) ne sont pas immédiatement implantés, mais congelés et réintroduits dans un cycle suivant. La dernière en date menée par une équipe américaine, et dont les résultats viennent d'être présentés lors du congrès de la Société européenne d'embryologie et reproduction humaine, montre l'efficacité de cette méthode sur l'élévation du taux de grossesses, et tout particulièrement chez les femmes de plus de 35 ans.

Cette nouvelle approche du transfert d'embryon, a été initialement développée pour limiter les risques de syndrome d'hyperstimulation ovarienne (SHSO) ou l'impact négatif que peuvent avoir les traitements de stimulation sur le milieu utérin. Des travaux ayant notamment montré que les hormones utilisées dans ces traitements peuvent affecter la réceptivité de l'endomètre.

L'analyse de 16 000 FIV

L'étude, réalisée par l'équipe du Dr Éric Widra du centre de la fertilité Shady Grove de Washington en partenariat avec la société Celmatix spécialiste du traitement de données dans l'assistance médicale à la procréation, est la plus large menée à ce jour pour évaluer l'efficacité de cette pratique. Les chercheurs ont passé au crible plus de 16 000 FIV issues d'une douzaine de centres de traitement de la fertilité américains pour livrer leurs conclusions.

Après analyse des données, parmi lesquelles l'âge des patientes, les chercheurs ont mis en évidence une nette augmentation du taux de grossesses chez les femmes pour lesquelles avait été employée cette technique du « tout congelé » comparées à celles pour lesquelles avait été suivi le protocole usuel (transfert d'embryons frais). À savoir : le taux de grossesses est ainsi passé de 33 à 46 % chez les femmes de plus de 35 ans et de 38 à 47 % chez les femmes plus jeunes.

De nombreuses indications cliniques

« Il existe de nombreuses indications cliniques pour réimplanter des embryons congelés, explique le Dr Widra. Cela inclut les patientes à haut risque de SHSO, ou celles qui réalisent un diagnostic génétique préimplantatoire, mais aussi les femmes chez lesquelles le taux de progestérone se trouve prématurément élevé au moment du prélèvement des ovules. Plusieurs études associent cette élévation du taux de progestérone avec un faible taux de fertilité après l'implantation d'embryons frais. »

Le transfert d'embryons congelés pourrait être une stratégie élective si se confirment les résultats néonatals non inférieurs, en termes de prématurité, petit poids de naissance, mortinatalité, mortalité néonatale et malformations majeures, par rapport au transfert d'embryons frais.


Source : lequotidiendumedecin.fr