Selon une récente étude de la DREES (service statistique du ministère), 167 000 Françaises vivent déjà dans un désert obstétrique. C'est une des raisons pour lesquelles la mobilisation pour sauvegarder les maternités en position de fragilité connaît des soubresauts réguliers.
À Bernay (Eure), l'ARS a pris la décision de fermer la maternité en justifiant cet arbitrage par « la baisse de la natalité, des tensions sur la démographie médicale et un déficit financier de l’établissement ». Depuis, la mobilisation des habitants ne faiblit pas. Entre 200 et 400 personnes, dont des gilets jaunes, ont encore participé ce samedi à « la grande marche nationale des maternités en colère » à Bernay (Eure). « La fermeture des maternités un peu partout en France correspond à une violence sociale du pouvoir », a déclaré Hubert Wulfranc, député communiste de Seine-Maritime, invité à s’exprimer devant une assemblée constituée de délégations venues d'autres petites maternités.
Interrogé sur ce dossier lors du lancement du grand débat national à Grand Bourgtheroulde (Eure), Emmanuel Macron avait défendu la fermeture de la maternité au nom de la santé publique. Plusieurs recours ont été déposés devant le tribunal administratif de Caen pour obtenir l’annulation de cette décision.
Jurisprudence
Dans l'Indre cette fois, la maternité du Blanc est dans la tourmente. Malgré une forte mobilisation locale depuis sept ans, le tribunal administratif de Limoges (Haute-Vienne) a confirmé vendredi la suspension de l'activité de gynécologie-obstétrique, décidée par le centre hospitalier de Châteauroux (dont dépend la maternité) et actée en octobre 2018 par l'ARS Centre-Val de Loire. « Cette décision est dramatique pour le territoire », a déploré la maire socialiste du Blanc Annick Gombert. « Nous savions que c’était un risque, mais nous sommes très déçus! On a vraiment l’impression que, quoi qu’on ait pu dire dans ce contexte de fermeture à tout va en France en ce moment, le tribunal ne voulait pas faire une jurisprudence », a estimé l'élue.
Le combat administratif n’est pas terminé. La même juridiction doit se prononcer sur le fond du dossier. Les opposants entendent demander l’annulation pure et simple de l'arrêté actant la fin des accouchements au Blanc. « Nous allons démontrer qu’il y a danger pour les femmes. Car ce qui est mis en place en substitution ne fonctionne pas. Une requête a été déposée en ce sens. Il faut maintenant attendre que la procédure suive son cours », a affirmé la maire du Blanc.
Quand Pelloux défend Creil
A Creil, dans l'Oise, la maternité, promise à la fermeture depuis plus d'un an, doit être transférée à Senlis, à 12 km de là. Elle bénéficie du soutien de l'urgentiste de l'AMUF Patrick Pelloux, qui est monté au créneau jeudi dernier sur France 2 dans « L’Émission politique ».
La veille, une vingtaine d'habitants, élus, représentants du personnel, « désespérés » mais « pas résignés » étaient une nouvelle fois réunis pour crier leur colère, à l'aide de pancartes, autocollants et tracts. Après une opération escargot jusqu'à Senlis, ils sont revenus à Creil pour « occuper le hall pacifiquement » jusqu'en soirée.
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