Comment incarner l'économie au cinéma sans discours théorique avec les seules armes de la fiction? C'est l'équation qu'a dû résoudre Stéphane Brizé dans son dernier opus présenté au dernier festival de Cannes. L'enjeu, cette fois, est de décrire la fin programmée d'une usine et la lutte de ses ouvriers. Elle est incarnée par un syndicaliste en colère interprété par Vincent Lindon en butte à un pouvoir politique impuissant et à un groupe étranger présenté comme défenseur des seuls intérêts des actionnaires. Dans cette partie d'échec, le fou a peu d'espoir de vaincre.
Dans ce film construit comme un faux documentaire, cet aspect dossier, enquête à la manière d'un Cash Investigation produit par Elise Lucet constitue la matière première du film. Ici le réalisateur n'a pas prévu d'échappatoire à l'exception d'une naissance, moment fugace d'une bulle de vie et d'espoir qui éclatera bien vite. On peut toutefois imaginer un autre film si Stéphane Brizé avait davantage fait confiance à la puissance de l'imaginaire, au pouvoir de la fiction au lieu d'enregistrer dans son enquête réalisée en amont du film seulement les pièces à conviction. Mais, le film,en l'état, est sans nul doute l'un des plus aboutis du réalisateur. Et constitue un formidable manuel d'économie.
19,99 euros chez Darkstar.
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