Economies : la FHF balaie devant la porte des hôpitaux... et des médecins de ville !

Publié le 10/04/2014

Dans le viseur du gouvernement pour participer aux 10 milliards d'économies demandées à l'Assurance maladie, l'hôpital public a anticipé jeudi en dévoilant un plan de 5 à 7 milliards en cinq ans. La Fédération hospitalière de France (FHF) a écrit au premier ministre lundi et a publié jeudi un plan touchant les hôpitaux. "Si le gouvernement doit rouvrir la question de la fermeture de petits blocs chirurgicaux, on ne refusera pas d'entrer dans le débat", explique Frédéric Valletoux, président de la FHF. "Mais on ne préconise pas (cette mesure, ndlr), ce n'est pas là-dessus qu'on fera des économies", ajoute-t-il.

C'est d'abord dans la lutte contre les actes et prescriptions inutiles, par exemple les césariennes programmées, que l'argent peut être trouvé (2 milliards d'euros en cinq ans), selon la FHF. Autre mesure d'ampleur avancée : la maîtrise de la masse salariale et l'organisation du travail, avec notamment des renégociations d'accords RTT, visant à dégager un milliard d'euros sur cinq ans. "On ne fera pas d'économies sans baisser les emplois", a par ailleurs prévenu Gérard Vincent, délégué général de la FHF, sans toutefois quantifier d'éventuelles suppressions de postes. Seraient ciblés, non pas les personnels soignants et médicaux, mais les effectifs des fonctions supports, pour "dégager des marges qui ne dégradent pas la qualité des soins".

Plus polémique encore, la FHF propose également que seuls les établissements assumant une mission de service public (tarifs Sécu, participation à la permanence des soins 24h/24, non-sélection des patients, etc.) soient autorisés à exercer. Sur le modèle de l'enseignement privé, un financement public serait donc réservé aux établissements privés sous contrat de service public.

Réguler davantage la médecine de ville

Ce n’est pas la première fois que les hospitaliers de la FHF se dinstinguent par des plateformes de propositions originales et concernant aussi la médecine de ville. Elle récidive cette fois en proposant de «généraliser les coopérations entre l’hôpital et la médecine de ville, en régulant enfin la médecine de premier recours». A la FHF, le raisonnement est le suivant : si l’hôpital prend trop de place, c’est parce qu’il fait des choses qu’il ne devrait pas faire. A la place, la FHF milite donc pour «une vraie régulation du secteur libéral». «Régulation de l’installation des médecins, régulation des coopérations, régulation de la permanence des soins», qui seules permettront, selon la Fédération «aux coopérations de voir le jour, à la médecine de parcours de se structurer et à l’hôpital de retrouver sa juste place.»


Source : lequotidiendumedecin.fr