Décidément les dépistages organisés sont à la peine. Après avoir rapporté en février une baisse de la participation des femmes à celui du cancer du sein, Santé publique France pointe désormais le faible succès remporté par celui du cancer colorectal.
Selon les données publiées à l’occasion de Mars bleu, seuls 32,1 % des hommes et des femmes de 50 à 74 ans ciblés par ce dépistage y ont souscrit sur la période 2017-2018. Des chiffres en baisse de 1,4 point par rapport au taux de participation enregistré en 2016-2017 (33,5 %) mais proches de ceux observés sur les périodes antérieures.
Les femmes s’avèrent meilleures élèves que les hommes (33,4 % vs 30,7 %), le taux de participation augmentant par ailleurs avec l’âge (de 29,7 % à 37,9 % chez les hommes et de 31,2 % à 38,4 % chez les femmes). Les chiffres de santé publique France mettent aussi en évidence de fortes disparités géographiques avec une adhésion particulièrement basse (25 %) pour les départements de l’Ardèche, de la Corse, de la Guyane, de Paris, de La Réunion, de l’Ariège, du Gard, de l’Hérault, de la Lozère et des Alpes-Maritimes. Les taux les plus élevés sont retrouvés en Saône-et-Loire (45,1 %), dans le Maine-et-Loire (45,3 %) et en Ille-et-Vilaine (46,5 %).
Mais en moyenne, le taux de participation reste très inférieur à l’objectif européen minimal « acceptable » fixé à 45 %.
« L’augmentation de la participation au programme de dépistage du cancer colorectal qui était attendue avec le changement de test dans le courant de l’année 2015, passant du test au gaïac au test immunologique plus sensible et plus facile à réaliser, ne s’est donc pas matérialisée à ce jour » analyse Santé publique France. Selon les données de performance portant sur l’année 2015, le test immunologique permet pourtant de dépister 3,7 fois plus de polypes précancéreux et 2,4 fois plus de cancers que l’Hémoccult.
En 2017-2018, parmi les 5,5 millions de personnes dépistées, 213 000 (soit 4 %) ont eu un test positif.
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