Carnet

Décès du Pr Philippe Reinert

Publié le 05/10/2017
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Philippe Reinert (1938-2017) nous a quittés cet été. Clinicien exceptionnel, curieux infatigable, savant comme peu de médecins le sont, c’était avant tout un médecin humaniste, c’est-à-dire qu’il plaçait l’homme et les valeurs humaines au-dessus de toutes les autres valeurs.

Sous des sourcils broussailleux, son regard bleu intense ne lâchait jamais son interlocuteur. Et pourtant, il était sollicité en permanence pour donner son avis : non seulement à des médecins généralistes mais aussi à tout collègue qui lui demandait de l’aide. Il ne savait pas refuser. Dans son service à Créteil il adorait enseigner aux plus jeunes comme aux plus vieux. À la faculté de Créteil, il était toujours disponible pour assurer les cours de pédiatrie. Avec ses patients et leurs familles, il était toujours attentif, passionné, énergique, déterminé à les aider, et empathique quand les choses se compliquaient.

Durant sa longue carrière, il s’est intéressé tout particulièrement à la pathologie infectieuse, la mucoviscidose, la vaccinologie, la drépanocytose, les fièvres périodiques, la panencéphalite de rougeole, les déficits immunitaires, l’allergologie. Il prenait volontiers part aux sociétés savantes : GPIP, SHIP, CTV, Infovac… Il a créé, il y a 40 ans, Développement et Santé, journal de formation destiné aux infirmiers francophones d’Afrique, qu’il a transformé récemment en site. Président de la Commission médicale d’établissement pendant 7 ans, président du Collège des pédiatres de l’IDF, président du Conseil d’éthique de l’hôpital, membre du Conseil de famille, directeur du CAMPS, fondateur d’Activ, jamais il ne s’arrêtait.

Enfin, il a participé longtemps au ministère de la Santé à la Commission d’Autorisation de mise sur le marché des médicaments (AMM), et à la Commission ministérielle de règlement à l’amiable des accidents vaccinaux. Enfin, encore très récemment il faisait une consultation de pédiatrie à la PASS de Créteil (pour les enfants en situation de précarité, souvent migrants). Il laissera une marque indélébile parmi ses élèves. Il nous manque déjà.

Dr Sophie Gruson-Lemerle

Source : Le Quotidien du médecin: 9607