En 2004, la loi met fin au système facultatif du médecin référent et instaure la déclaration de médecin traitant obligatoire à l'entrée dans un parcours de soins pour un remboursement sans minoration : la coordination des soignants est enfin en marche et, cerise sur le gâteau, le nomadisme médical est éradiqué.
En 2019, le nomadisme médical n'est plus d'actualité, il a été gommé naturellement par le déficit de la démographique médicale. Déficit qui a permis au médecin traitant de prendre de la hauteur : ce socle du système de soins est maintenant au sommet du mât de cocagne. Des patients, et souvent des plus lourds, restent au pied dudit mât. Ce parcours de soins avec en corollaire sa déclaration obligatoire n'a plus raison d'être. L'urgence est d'être soigné, que le médecin soit déclaré ou pas.
Mais quid du DMP et de la ROSP également articulés autour du « médecin traitant déclaré » ?
En 2004 est lancé le projet DMP dont la mise en œuvre nécessite l’implication du “médecin traitant déclaré”. Le projet végète mais bondit en 2018. Car en 2018, le DMP peut être ouvert par les patients eux-mêmes, par tout professionnel de santé, pharmaciens compris, par les employés de la sécurité sociale. Exit le “médecin traitant déclaré”, le DMP peut se déployer sans lui.
En 2011 apparaît dans la nouvelle convention médicale la ROSP. Une rémunération dédiée principalement au “médecin traitant déclaré”. Mais la ROSP n'est pas en phase avec le code de déontologie médicale, certains de ses items sont remis régulièrement en question par les médecins et son fonctionnement est décrié par les signataires de la convention eux-mêmes.
Trois usines à gaz (parcours de soins, DMP, ROSP) dont l'ouvrier historique, le « médecin traitant déclaré », pourrait maintenant être oublié.
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