D’autres cancers concernés

première localisation tumorale qui semblerait bénéficier des traitements ciblant HER2 est le colon, où des mutations du récepteur HER2 peuvent être retrouvées de façon primitive, ou en tant que mécanisme de résistance à d’autres thérapies ciblées.

Une étude de phase II testait l’efficacité d’une combinaison de deux anti-HER2 : le trastuzumab et le lapatinib (1). Cette étude a rassemblé 23 patients atteints de cancer du colon métastatique ayant progressé après un traitement par une autre thérapie ciblée (anti EGFR). Le taux de réponse objective était de 8 patients sur 23 (34,7 %). Il a été observé 1 réponse complète (4,3 %) et 7 partielles (30,4 %). Le taux de contrôle de la maladie était de 78,7%, et la médiane de survie sans progression (SSP) de 5,5 mois. Chez les patients HER2 amplifié de façon très importante, la survie été plus longue que chez les autres (7,3 versus 4,2 mois). La toxicité de l’association était acceptable.

Dans les cancers de la vessie, le ciblage de HER2 est aussi une voie d’amélioration des traitements. Une étude de phase II/III testait l’efficacité du lapatinib (traitement anti HER2 par voie orale) en maintenance après une chimiothérapie de première ligne métastatique (2). Au total, 232 patients ont été randomisés entre le lapatinib et un placebo (n = 116 dans chaque groupe). Il s’agissait de patients dont la tumeur de vessie surexprimait HER2. Malheureusement, il n’y a pas eu de différence entre le lapatinib et le placebo en survie sans progression (4,6 versus 5,3 mois ; HR = 1,1 [0,8 – 1,4] ; p = 0,62), ni globale (12,6 versus 11,9 mois ; HR = 0,96 ; p = 0,79). Les analyses exploratoires n’ont pas trouvé de différence significative entre les groupes de surexpression de HER2 d’intensité différente.

Enfin, HER2 pourrait être une cible intéressante chez les patients atteints de cancer du poumon avec mutation de HER2. Une étude française a observé leur efficacité dans le cancer du poumon (3). Il s’agit d’une étude rétrospective qui a analysé les données de 65 patients. Tous avaient un adénocarcinome pulmonaire métastatique. Quatre-vingt-six traitements ciblant HER2 ont été donnés à ces patients : trastuzumab (n=57), neratinib (n=14), afatinib (n=9), lapatinib (n=5) et TDM1 (n=1). Le taux de réponse était de 18 %.

Commentaires du Dr Édouard Auclin*