Inutile parfois d’aller bien loin pour « faire de l’humanitaire ». L’année dernière le jury des Grands Prix du Généraliste avait récompensé dans la catégorie du « Prix de l’investissement humanitaire » l’association Accueil Santé Béziers créée par le Dr Nicolas Breton. Si le prix les a « boosté », dit-il, la récompense a aussi fait connaître l’association, qui soigne sans avance de frais les personnes précaires. « Nous avons de plus en plus de mal à faire face aux demandes. Aujourd’hui, on explose. On frôle le burn out », s’inquiète le médecin généraliste, lauréat de la promotion 2013.
La précarité ? Le Dr Emmanuelle Thomas, lauréate du « Prix de la première installation », connaît bien. Cette jeune généraliste de Besançon a décidé de s’installer avec ses confrères dans un quartier populaire de Belfort (Territoire de Belfort) « que tous les libéraux avaient quitté ». Aujourd’hui, le Dr Thomas cherche un médecin supplémentaire « capable de s’impliquer face à une population migrante où la barrière de la langue est très présente ». L’appel est lancé.
Un travail valorisé
Tout à l’Ouest, le Dr Pierre Voisin, installé à Guidel (Morbihan), avait quant à lui obtenu le « Prix de la prévention » pour son engagement auprès des femmes dépendantes aux opiacés. Le généraliste se rend compte au fur et à mesure de ses consultations que ces femmes s’interdisent de tomber enceinte. Il va alors créer une consultation pour ces dernières visant à les rassurer. Pour lui et « tous ceux qui ont travaillé pour ce projet », le prix a « valorisé notre travail ». « La brochure que nous avons conçu a permis aux femmes de suivre une grossesse plus normalement. Cela a dédramatisé la prise en charge de ces femmes auprès du personnel de l’hôpital de Lorient », constate-t-il.
Pour la toute jeune généraliste, Emilie Gadat, qui a obtenu le « Prix formation-recherche », la diffusion de son outil de déprescription, ALTI, auprès des médecins généralistes fonctionne bien. Une troisième version est actuellement en cours. Mais le Dr Gadat a déjà d’autres projets : elle se prépare à partir en Afrique pour un voyage humanitaire d’ici l’été.
Quant à Camille Breuillot, « Prix spécial du jeune généraliste », parce que classée 26e aux Epreuves classantes nationales (ECN) 2012, elle est la première à avoir choisi médecine générale au niveau national. L’aventure continue et elle est actuellement en stage aux urgences pédiatriques de l’hôpital de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) et ne regrette toujours pas son choix !
Enfin, le Dr Pierre Frances, gagnant du « Prix de l’organisation des soins », pour son projet de fin de vie à domicile, poursuit son activité et multiplie les communications. Pour ce généraliste de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), les médecins de famille seront obligés de s’investir dans ce domaine car « on ne donnera plus le choix aux patients à cause de la saturation des hôpitaux et des structures annexes ».
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