William Harvey publie le résultat de ses recherches sur la circulation du sang. Professeur d’anatomie et de médecine au Collège de médecine de Londres depuis 1613, Harvey s’intéressait depuis ses rencontres en Italie avec Realdo Colombo et Fabrizio d’Acquapendente à tout ce qui rapportait au sang.
Il commença à parler dès 1618 de la circulation dans ses cours, une idée qui allait à l’encontre de l’idée d’Aristote d’un lien entre macrocosme et microcosme (« le coeur est au corps ce que le solei est au cosmos »)
Au cours des dix années suivantes, Harvey va multiplier les expériences sur plusieurs espèces animales pour démontrer l’importance du cœur dans la propulsion et la circulation du sang dans les veines, Pour prouver son hypothèse, Harvey recourt à un raisonnement quantitatif et étudie des cœurs de toutes espèces, mesurant quelle quantité de liquide peut être contenue, en moyenne, dans les cavités d'un cœur. Il en arrive au résultat qu’un cœur contient deux onces.
En mesurant la fréquence des battements cardiaques par unité de temps (72 battements par minute),
Harvey calcule que le cœur brasse 8.640 onces par heure, soit 259 kg de sang apportés à la périphérie, ce qui l’amène à se poser la question :« Et s'il y avait un retour du sang au cœur ? » Pour étayer sa théorie, il fait l'expérience du garrot : on peut ainsi observer le flux du sang dans les veines au fur et à mesure qu'on desserre le garrot.
Malgré toutes ces évidences, les membres du Collège restent très circonspects jusqu'à que le président de cette docte assemblée tranche en sa faveur. Harvey décide alors d’écrire un ouvrage « Exercitatio Anatomica de Motu Cordis et Sanguinis dans Animalibus (Etude anatomique de la motion du cœur et du sang chez les animaux) qui sera publié le 31 mars 1628. La parution de ce traité fait beaucoup de vagues, tellement les théories qui y sont contenues sont à l’opposé effet aller à l'encontre de tout ce qui est, sous la Renaissance, tenu comme acquis sur le fonctionnement du corps et le déplacement du sang.
Harvey va payer d'un prix personnel les conséquences de cette publication, perdant une partie de sa clientèle qui le prend pour un fou et s’attirant le mépris de la plupart des médecins et philosophes dont le professeur d'anatomie français Jean Riolan qui refuse cette découverte qui remet en cause les principes d'Aristote et de Galien et le surnomme « circulator », mot latin signifiant à la fois circulateur et charlatan !
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