Le planning a été très bousculé par les pouvoirs publics. Car les décrets sont sortis en plein mois d'août. Et du coup, tout le monde a été pris de cours. On est dans un moment crucial. Ce qui doit nous tenir les uns les autres c'est notre santé et le système de soins.
Mesdocteurs existe depuis 2015 avec pour principal moteur de favoriser l'accès aux soins. En 2015, l'assurance maladie ne nous autorisait pas à rentrer dans le parcours de soins. Mais c'est bien sur cette motivation-là que l'entreprise s'est créée, à savoir une activité de téléconseil. Il s'agit de l'accès à une plateforme de médecins de manière payante qui donnent une réponse médicale de qualité à des patients dans l'inquiétude qui ont besoin d'une première réponse urgente. Il est préférable de leur donner une réponse médicale plutôt que d'aller voir tous les forums en ligne existants qui véhiculent tout un tas d'idées. En 2016, lorsque le cadre juridique a été un peu précisé, nous avons demandé un agrément à l'ARS afin d'exercer de la téléconsultation, toujours avec une plateforme de médecins, mais supportée par la complémentaire santé. Dans ce cadre, les adhérents ont accès à une téléconsultation avec un engagement de notre part de donner une réponse médicale dans un délai de 15 minutes. Le patient ne paie alors pas le service qui est inclus dans les cotisations de la complémentaires santé. Nous avons aujourd'hui 20 millions de bénéficiaires au travers de supports d'entreprises ou de complémentaires santé. Nous avons 20 partenaires assureurs et mutuelles ainsi que des employeurs qui fournissent ce service. Nous avons souhaité rentrer tout de suite dans ce cadre-là pour respecter la sécurisation des données de santé, des échanges sécurisés entre le médecin et le patient, la constitution d'un dossier médical du patient. Depuis trois ans, nous constituons un dossier médical pour le patient et un compte rendu de la téléconsultation que ce patient est libre d'envoyer à son médecin traitant pour enrichir son dossier médical. Les usages de Mesdocteurs vont perdurer même avec l'avenant 6.
Depuis le 15 septembre, l'entrée de la TM dans le droit commun est un avantage énorme d'entrée dans le parcours de soins pour le médecin. Ce dernier est en mesure de monétiser des actes qu'il faisait gratuitement. Car beaucoup de médecins pratiquent déjà la télémédecine de manière non rémunérée et surtout non sécurisée et passent beaucoup de temps non médical avec leurs patients. Cela va permettre aussi aux médecins de récupérer du temps médical. Ce nouveau service de téléconsultation s'appelle Avecmondoc afin de ne pas confondre avec Mesdocteurs.
(Concernant la réflexion de Revel sur les plateformes commerciales) : les plateformes commerciales, cela ne veut rien dire. C'est ridicule de parler d'uberisation. Nous avons tous un modèle économique et une rentabilité à avoir au final. En revanche, avec Mondoc, nous avons un service dédié aux médecins posé par l'avenant 6 : le médecin au moment de la prise de RDV avec son patient accepte ou pas le principe de la TC. Le médecin reste dans son rôle avec la TC. Il dispose seulement d'un outil supplémentaire, la visio.
Comment va se passer la procédure pour Mondoc ? Le médecin libéral s'abonne à un service. Ce n'est pas un pool de médecins. Pour distinguer les deux types de TC, on pourrait parler de TC conventionnelle dans le cadre du parcours de soins et de TC ponctuelle hors parcours de soins et très souvent soutenu par les assureurs, les mutuelles et les entreprises. Pour les TC ponctuelles, nous avons 20 millions de bénéficiaires et fait plus de 100 000 TC depuis 2015.
Le nouveau service Mondoc existe déjà. Nous sommes dans une phase d'amélioration de services avec nos médecins bétatesteurs. Nous travaillons donc avec nos 400 médecins. D'autres se sont joints à nous. La rapidité d'usage de la TC dépendra beaucoup aussi de l'envie des médecins et de la pertinence pour eux à utiliser ce service.
Nos tarifs, deux modes :
A. Sans abonnement et sans engagement, à l'usage : 0.99 euro par consultation au médecin.
B. Formation à l'outil et diagnostic de l'agenda du médecin, trois types de forfaits :
15 euros pour 20 TC par mois.
25 euros pour 40 TC par mois.
39 euros par mois pour des consultations illimitées.
Mode d'usage : responsive, sur tous types de supports technologiques (ordi, tablette, téléphone...). Prise de RDV avec le patient possible. Lien envoyé au patient à l'heure de la TC. Puis visio (le patient voit le médecin). Emission d'une ordonnance par le médecin s'il l'estime nécessaire. Le médecin rédige aussi un compte rendu de la consultation qui va dans le dossier du patient. Puis une feuille de soins est rédigée, puis envoyée à l'Assurance maladie pour le remboursement. La consultation est ouverte en mode sesam carte Vitale. Le patient ne peut pas télécharger la carte Vitale. Mais il est censé connaître son médecin. Il y aura juste le paiement par carte bancaire. Dans quelques mois, lorsque l'assurance maladie aura ajusté le cadre de ce dispositif, on peut imaginer d'aller jusqu'au tiers payant et la dématérialisation des flux financiers.
Le DMP va dans le même sens que la télémédecine. Avec cette évolution sur la TM, celle du DMP prend tout son sens. Nous y sommes complètement prêts technologiquement à promouvoir le DMP.
15 salariés. Nous avons démarré 2018 avec 6 salariés. 2019 sera encore plus significative en terme de développement. Le développement de ressources chez nous dépendra de la rapidité avec laquelle les médecins s'empareront de l'outil.
Téléexpertise (s'ouvre en février 2019). La possibilité pour un médecin de faire appel à l'avis d'un confrère et de faire si possible une TC à trois avec le patient. C'est la capacité au niveau des organisations territoriales qui est primordiale et déterminante. Les pouvoirs publics parlent de transformation du système de santé. "Le mot n'est pas trop fort. La techno n'est pas une baguette magique, il y a aussi des sous-jaçents organisationnels. Cela sera bien aux médecins et aux établissements de porter ces projets." Cette évolution doit se faire aussi au bénéfice des professionnels de santé qui ont une vie de dingue.
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