Le DMP a volé la vedette à la TC car nous n'avons pas beaucoup de retours terrain sur l'utilisation de la TC. Il y a eu un peu de com' de la part de l'assurance maladie. Le bruit médiatique se situe surtout au niveau des PF commerciales de TC qui communiquent de manière intensive auprès de leur public de médecins. C'est trop récent et il y a trop peu de médecins équipés pour le moment pour que l'on ait nous des retours patients. Car le DMP a déjà été expérimenté dans neuf territoires pilotes alors que la généralisation de la TC est quelque chose de nouveau pour les médecins généralistes. Même dans les territoires où la TC a été expérimentée, nous n'avons pas de retour, c'est resté confidentiel. Même les grands de la télémédecine comme Doctolib ne fait son entrée sur le marché que l'année prochaine.
Il y a eu un accélérateur au niveau politique pour que la Cnam sorte un accord avec les syndicats de médecins. Pour l'avenant 6, nous sommes satisfaits que le principe d'une télémédecine sauvage ait été écartée. Au contraire on a le principe d'une télémédecine rattachée dans le parcours de soins avec le cadre du remboursement sous certaines conditions et l'obligation de voir le médecin traitant dans les douze mois précédant la TC. La TC doit être intégrée dans le cadre d'une prise en charge globale et il est donc nécessaire pour le patient d'avoir une alternance présentielle/TC pour avoir un suivi de qualité. Le patient aura le droit à un retour au présentiel s'il n'est pas satisfait de la qualité de la TC. Le but n'est pas de digitaliser toute la relation de soin.
Freins :
- la non acculturation au numérique de certains publics fragiles distants du numérique. Nous demandons à ce que ces populations soient accompagnées à utiliser ces nouveaux dispositifs. Par exemple, il faut organiser la mise en place de la TC avec une infirmière pour accompagner une patiente âgée. L'objectif est de ne pas laisser ces populations seules avec des outils numériques qui les dépassent et qu'ils n'utiliseront pas. Les associations de patients ont des assistants sociaux qui aident déjà les patients dans leurs démarches, ils pourraient aussi les aider dans leur TC.
- selon l'autorité des télécommunications, 7,5 millions de personnes sont encore en zone blanche et n'ont potentiellement pas accès à la TC. On parle des déserts médicaux, mais il faut aussi couvrir les déserts numériques.
- le non-report du coût financier sur l'usager. Ce sont les professionnels de santé qui vont payer les PF de TC. Nous serons vigilants à ce que les patients ne paient pas un surcoût sous prétexte que c'est un service supplémentaire au patient.
- les PF commerciales représentent une consultation d'immédiateté qui risque de mettre le bazar dans les parcours de soins avec des offres all-inclusive 7 jours sur 7 et 24 heurs sur 24 hors parcours de soins complet (en général le médecin traitant ne reçoit pas le compte rendu de la TC).
Financement :
La TC a été aussi négociée possible en secteur 2, ce que nous déplorons. Car à notre avis, la TC doit être un service en plus au patient. Nous suivrons aussi ce qui se passera dans les autres professions paramédicales et autres professions de santé (infirmières, dentaires, sages-femmes). Il faut donc renégocier avec ces autres professions.
Pas de dispositif financier particulier à la mise en oeuvre de la TC sauf le forfait de 525 euros.
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