Cette fin d’année ressemble à un concours de bodybuilding. C’est à qui montrera les plus gros bras. Le conflit social autour de la réforme des retraites est décidément contagieux et a gagné le monde médical. La grogne ne sévit plus seulement à l’hôpital. Les médecins libéraux, mécontents du projet Delevoye, donnent aussi de la voix. Même les syndicats les plus disposés à jouer la carte de la négociation menacent d’entrer dans le bal des contestataires à l’issue d’une réunion de la dernière chance, le 7 janvier prochain. Une journée de mobilisation est déjà annoncée le 3 février à l’initiative du collectif interprofessionnel SOS Retraites.
Ce n’est pas tout. Un autre front s’est ouvert autour des gardes. MG France, furieux que le gouvernement refuse d’élargir les horaires de la PDS au samedi matin et à compter de 18 heures en semaine, a décidé d’aller au bras de fer en invitant les médecins à fermer leur cabinet le samedi. À compter de ce 14 décembre, le gouvernement ne devra plus seulement composer avec les gilets jaunes (57e acte, cette semaine), il devra faire face à la fièvre du « samedi noir »... Les autres syndicats (CSMF, FMF et SML) qui dénoncent aussi à l’unisson « un plan urgences exclusivement centré sur l’hôpital » rejoindront-ils le mouvement ?
Tout dépendra de la future plateforme téléphonique SAS censée résoudre l’engorgement des urgences. Les pouvoirs publics accepteront-ils le maintien d’une régulation libérale grâce au 116-117 réclamé à cor et à cri par les généralistes ? Le sujet est épidermique. SOS Médecins, qui redoute l’arrivée d’un « nouvel ogre administratif », pourrait décider d’engager une action lors d’une AG extraordinaire.
Les jeunes aussi sont aussi pris d’une subite fièvre contestataire. Les internes de médecine générale de l’Isnar-IMG ont invité leurs ouailles à s’associer à la nouvelle journée de mobilisation à l’hôpital du 17 décembre prochain. Ils dénoncent le blocage des salaires des internes et le non-respect des 48 heures hebdomadaires de travail imposés par la réglementation européenne. Agnès Buzyn croyait calmer le jeu en proposant en septembre dernier le règlement des heures sup’. C’est raté.
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