Après le nivolumab, le pembrolizumab apporte à son tour les preuves de son efficacité dans les cancers ORL récidivants et/ou métastatiques.
Dans « The Lancet », l'étude internationale (20 pays) de phase 3 Keynote-040 montre que le pembrolizumab en monothérapie fait mieux qu'une chimiothérapie standard (méthotrexate, docétaxel ou cetuximab) en 2e ligne après récidive chez 495 patients ayant un cancer ORL.
Si le critère principal de jugement était la survie globale en médiane (8,4 mois dans le groupe pembrolizumab versus 6,9 mois dans le groupe chimiothérapie standard), l'anti-PD1 se révèle particulièrement intéressant mais chez une minorité de patients répondeurs (n = 36/247).
Survie transformée chez les répondeurs
« La survie des 10 % de patients répondeurs dépasse de loin ce que nous obtenions avec la chimiothérapie, explique le Pr Christophe Le Tourneau, oncologue ORL à l'Institut Curie et co-auteur. Certains sont même aujourd'hui sans traitement. Que les patients soient long répondeurs, c'est l'espoir que l'on a au début du traitement par anti-PD1. En cas de non-réponse, la survie n'est habituellement que de quelques mois. »
Près de 50 % des patients ayant un cancer ORL récidivant vont présenter une reprise de leur maladie tumorale. Actuellement, seul le nivolumab a l'AMM en 2e ligne dans les cancers ORL récidivant et /ou métastatique. Ces résultats sur le pembrolizumab renforcent ceux de Keynote-048 présentés au dernier congrès de l'ESMO. « L'essai Keynote-048 a testé le pembrolizumab en 1re ligne de traitement en monothérapie ou en association à la chimiothérapie par platine, poursuit Christophe Le Tourneau. À terme, tous les patients recevront le pembrolizumab dès la première ligne thérapeutique. »
Place des biomarqueurs
La question qui se pose est de savoir s'il faut donner le pembrolizumab en monothérapie ou en association à la chimiothérapie. « C'est ici qu'intervient l'intérêt des biomarqueurs, explique l'oncologue parisien. L'étude Keynote-048 montre qu'en cas de biomarqueurs positifs, le pembrolizumab seul fait aussi bien qu'en association à la chimiothérapie. » Le biomarqueur le plus avancé est le score composite CPS qui mesure l'expression de PDL-1 sur les cellules tumorales et les cellules immunes. « Mais la définition est variable selon les études et les localisations tumorales, détaille Christophe Le Tourneau. C'est ce qui rend les choses compliquées. »
Les anti-PD1, nivolumab et pembrolizumab, – s'ils peuvent donner des événements indésirables rares et graves de façon imprévisible –, restent mieux tolérés que la chimiothérapie. « Le pembrolizumab et le nivolumab remontent les lignes de traitement, indique Christophe Le Tourneau. Plusieurs essais évaluent des anti-PD1 plus précocement dans les cancers récidivant avant reprise de la maladie tumorale. »
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