Pendant une demi-journée, une quinzaine d'étudiants en santé d'Amiens (principalement des futurs médecins) ont pu simuler des interactions avec des patients – des étudiants en arts qui pratiquaient un exercice d'improvisation.
« Parmi les causes du mal-être des étudiants en santé, il a été mis en évidence que la relation soignant/soigné peut engendrer beaucoup de stress. Nombre de ces étudiants ne sont pas formés à la communication avec le patient », explique Sylvain Chamot, président de l'association et interne en médecine du travail.
Façon de se comporter
En pratique, les carabins volontaires se rendent à tour de rôle dans une pièce du centre de simulation du CHU d'Amiens (SimUsanté) où ils retrouvent un étudiant en art qui joue un patient. Ce faux malade a reçu un script sur la situation à jouer, la personnalité du patient et des éléments de symptomatologie : une femme présente une grossesse extra-utérine, un homme vient de subir un AVC, un autre souffre d'un malaise vagal mais craint un infarctus…
Les interactions des deux étudiants sont filmées pendant 10 minutes et retransmises en direct dans la salle où se trouvent les autres étudiants en santé. Avec des enseignants en santé, des psychologues et des formateurs, ils débriefent ensuite tous ensemble pendant 20 minutes. Cette étape « est capitale pour que les étudiants ressortent avec un apport sur la façon de se comporter avec les patients », insiste Sylvain Chamot.
De fait, la simulation ne porte pas sur les compétences médicales (ou paramédicales) des jeunes mais sur leur savoir-être. Aussi, il ne leur est pas demandé de « jouer au professionnel » mais de rester dans leur rôle d'étudiant amené à rencontrer des patients (avec souvent des questions sans réponse).
Le jargon utilisé comme refuge
« Il est parfois difficile de ne pas savoir », souligne le président de l'ASMES. Certains se réfugient derrière des termes scientifiques compliqués, d'autres « tournent en boucle ». Certains juniors se demandent s'ils peuvent toucher le patient pour le réconforter ou lui poser certaines questions délicates.
Le débriefing aborde toutes les situations qui ont mis l'étudiant en difficulté mais aussi la question sensible de l'empathie. Savoir qu'on peut être empathique avec un patient, « cela peut être un déclic pour certains étudiants », remarque Sylvain Chamot. Une doctorante en psychologie mène un travail de recherche sur cette simulation.
L'ASMES voudrait que tous les étudiants en quatrième année de médecine ainsi que tous les étudiants infirmiers et sages-femmes (à un niveau d'étude en discussion) puissent suivre cette initiation – soit environ 350 étudiants par an. Elle cherche des fonds pour financer ces séances.
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