Information des médecins et des consommateurs à améliorer, allergènes émergents mal balisés, données épidémiologiques insuffisantes, etc. Face à l’évolution des habitudes alimentaires et à l’introduction de nouveaux produits sur le marché, un avis de l’Anses publié hier pointe de nouveaux enjeux en matière d’allergies alimentaires. Tout en soulignant que les situations les plus à risque ne sont plus forcément celles auxquelles on pense…
À côté des grands classiques comme l’arachide, l’œuf ou le poisson, les données issues des Réseau d’Allergo Vigilance (RAV) mettent en évidence l’émergence de nouveaux allergènes comme le sarrasin, le lait des « petits ruminants » (chèvre et brebis), le kiwi, le pignon de pin, la viande de mammifère (dans le cas de l’allergie à l’α-gal), ou encore le pois et les lentilles. Pour ces allergènes, « le risque anaphylactique se trouve supérieur à celui de certains allergènes de mention obligatoire » souligne l’Anses qui recommande « la mise à jour régulière de la liste des allergènes alimentaires qui doivent être signalés afin de mieux prévenir le risque d’allergie grave ».
Par ailleurs, chez l’adulte, des facteurs aggravants ont pu être identifiés dans 50 % des cas d’anaphylaxie sévères signalés au RAV, comme l’effort physique mais aussi l’alcool.
Autre situation à risque méconnue pointée par cet avis : les voyages en avion. En effet, « du fait du confinement et de la ventilation, la propagation des allergènes [alimentaires] est facilitée dans l’avion, ce qui peut provoquer des réactions par inhalation ». Une enquête réalisée sur internet aux États-Unis a recensé 285 réactions sur les lignes aériennes, dont presque la moitié (49 %) secondaires à l’inhalation. D’où une réflexion quant à une éventuelle éviction des aliments les plus à risque d’anaphylaxie sévère dans les menus proposés par les compagnies aériennes.
Dans ce contexte en pleine mutation, l’Anses déplore par ailleurs le manque de données sur la prévalence des allergies alimentaires en France. Elle appelle aussi à améliorer l’information des médecins (en mettant en place un guide de bonnes pratiques à défaut de recommandations) et celle des patients (notamment sur les risques pour les repas « hors-foyer »).
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