L’état de santé des 4,4 millions de personnes habitant les 751 zones urbaines sensibles (ZUS) – 7 % de la population française – est plus dégradé que celui des autres Français, et notamment que les habitants des villes accueillant les ZUS, observe le dernier rapport de l’Observatoire national des zones urbaines sensibles (ONZUS) pour 2014. Ils sont 59,4 % à se déclarer en bonne ou très bonne santé, contre 65,6 % hors ZUS. Et un quart des habitants des ZUS se sentent limités (11 % très limités) dans leurs activités quotidiennes à cause d’un problème de santé. Les habitants des ZUS sont plus fréquemment en surpoids (+ 6,3 points par rapport aux autres quartiers) ou obèses (+ 3,1 %), et les femmes sont particulièrement touchées (+ 12,9 points).
Moindre couverture complémentaire
La probabilité de renoncer aux soins pour des raisons financières est plus forte en ZUS qu’ailleurs. Plus de 27 % des habitants repoussent les soins dentaires (contre 18 % pour les résidents des autres quartiers) et entre 5 % et 6 % renoncent à une consultation chez un généraliste et spécialiste (+ 2,3 et + 1,5 point).
Le déficit de l’offre de soins est aussi un obstacle majeur : 22,1 % des habitants des ZUS renoncent à des soins en raison des délais d’attente (contre 17,2 % des agglomérations alentours) et 4,7 % dénoncent explicitement l’éloignement géographique. En 2012, la densité des omnipraticiens en ZUS était inférieure de 16 % à celle des agglomérations, et 13 % de ces quartiers n’ont aucun équipement de santé de proximité.
Les habitants des ZUS sont 12,4 % à n’avoir pas de complémentaire maladie (contre 6,1 % ailleurs). En cause, le déficit de couverture des complémentaires privées, explique le rapport, qui précise qu’elles couvrent 88,2 % de la population hors ZUS, contre 70 % dans les ZUS. Par ailleurs, les habitants des ZUS ont beaucoup plus souvent recours (17,5 %) à la CMU-Complémentaire que les autres (5,5 %).
Selon l’Observatoire, ces disparités entre populations des ZUS et hors ZUS s’expliquent par la concentration de précaires sur ces territoires, mais aussi par un « effet ZUS », particulièrement sensible dans les logiques de renoncement aux soins. Parmi les déterminants de cet « effet ZUS », l’Observatoire relève le déficit d’offre médical ou paramédical, la médiocrité de l’offre alimentaire, un contexte économique défavorisé, les difficultés dans la réalisation des démarches administratives.
Ce rapport est le dernier opus de l’ONZUS qui cède la place à l’Observatoire national de la politique de la ville, voulu par la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014.
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