À l'occasion d'un point presse organisé ce mercredi 3 février, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, a dévoilé les premières mesures face à la possibilité de transmission sexuelle du virus.
Cette hypothèse, déjà évoquée, a gagné en crédibilité suite à l'annonce par les services de santé du comté de Dallas (DCHHS) d'un cas de transmission possible par contact sexuel du virus Zika. Les autorités britanniques et irlandaises ont d'ores et déjà préconisé le port du préservatif pour le partenaire masculin d'une femme enceinte, ou ayant un projet de grossesse, lorsqu'il a été exposé au virus.
« J'ai saisi d'urgence, ce matin, le Haut Conseil de santé publique (HCSP) pour qu'il me confirme ces recommandations pour la France », explique la ministre. Un avis du conseil national professionnel de gynécologie obstétrique publié hier recommande également « le port du préservatif pour les femmes enceintes ou en âge de procréer en zone d'endémie, ou dont le compagnon est suspect d'être infecté ».
L'Agence de la biomédecine a demandé aux établissements de santé des départements concernés de différer les dons de gamètes et les assistances médicales à la procréation (AMP). Elle recommande également que l'on diffère sur une période de 28 jours le don de gamète et les AMP aux personnes de retour en métropole suite à un séjour dans les Antilles françaises ou en Amérique du Sud.
50 volontaires prêts au départ
La ministre a également détaillé les mesures de prévention actuellement en application dans les départements d'outre mer. Outre l'intensification de la lutte contre le vecteur déjà menée depuis l'arrivée des virus de la dengue et du chikungunya dans la région, l'établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS) a également été mobilisé : 4 de ses membres sont en Martinique et à Cayenne depuis le 29 janvier, afin d'évaluer les besoins supplémentaires des hôpitaux. Une cinquantaine d'autres réservistes sont prêts à partir, afin de constituer des unités de 4 lits de réanimation pour accueillir les formes neurologiques de l'infection par le virus Zika.
Par ailleurs, 6 respirateurs supplémentaires seront bientôt livrés au CHU de la Martinique, à Fort-de-France, et 2 autres au centre hospitalier de Cayenne pour faire face à une éventuelle augmentation des admissions en réanimation.
L'établissement français du sang met pour sa part en place une procédure pour que les femmes enceintes ne reçoivent pas de sang d'une personne provenant ou ayant séjournée de cette région.
Plus de 2 500 cas évocateurs
Depuis le 19 décembre, l'épidémie s'est bien installée en Martinique (2 287 cas évocateurs) et en Guyane (245 cas évocateurs) dont près d'une centaine a fait l'objet d'une confirmation biologique. Ces deux départements ont franchi le seuil épidémique.
Un total de 20 femmes enceintes ont été détectées positives au virus Zika dans ces 2 départements et font l'objet d'une surveillance renforcée : une échographie mensuelle orientée sur des signes neurologiques conformément aux dernières recommandations du HCSP.
On dénombre également 10 cas autochtones en Guadeloupe, 1 autre à Saint-Martin sans oublier les 9 cas importés en métropole dont un présente une forme neurologique de l'infection.
Afin d'améliorer le recours aux tests biologiques, un kit de test RTPCR à coût réduit RealStar, produit par la société Altona sera bientôt disponible, suite à son récent marquage CE.
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