Dans une tribune publiée le 28 août dans le « Journal du dimanche », le collectif Monkeypox a officialisé sa création. Composé de malades et d’anciens malades de la variole du singe, il entend « porter la voix des malades, des anciens malades, et des populations exposées » et émet une série de recommandations.
« Nous avons vécu des semaines dans la douleur et l’indifférence des pouvoirs publics », témoignent des membres du collectif qui comptent parmi les premiers cas français de variole du singe. Le collectif déplore que la variole du singe soit entrée « tardivement dans le débat public et politique » : « Ce temps a permis à l’épidémie de prendre de l’ampleur dans les populations exposées », est-il estimé.
Un appel à la transparence sur les stocks du vaccin
En France, le premier cas de variole du singe a été enregistré en mai 2022, dans la foulée de signalements venant notamment du Royaume-Uni, du Portugal ou encore des États-Unis. Depuis, plus de 17 000 cas ont été recensés en Europe par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). En France, 3 421 cas ont été confirmés, selon les derniers chiffres de Santé publique France (au 23 août).
Les cas concernent très majoritairement des hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH). Seuls 39 cas chez des femmes et 8 chez des enfants ont été enregistrés en France. Les patients se concentrent en Île-de-France (2 110, soit 62 %).
« Le nombre de cas devrait inquiéter le gouvernement et les autorités sanitaires sur une généralisation d’une épidémie sortant des populations les plus exposées », juge le collectif. Quinze revendications sont avancées par ses membres et concernent notamment la vaccination et l’information des personnes exposées. Le collectif réclame la présentation d’un calendrier pour la campagne vaccinale avec des objectifs chiffrés par région et la transparence sur l’état des stocks du vaccin.
En France, la campagne vaccinale s’appuie sur le seul vaccin disponible, Imvanex, et a démarré dès le 27 mai, avec des stocks acquis par le ministère de la Défense dans le cadre de la lutte contre le bioterrorisme. La stratégie vaccinale était alors réactive en post-exposition et proposée aux contacts des cas confirmés.
Depuis début juillet, elle est ouverte en prévention pré-exposition aux HSH, aux personnes trans déclarant des partenaires sexuels multiples, aux travailleurs du sexe et aux professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle. La seule population cible des HSH ayant eu plusieurs partenaires au cours des six derniers mois est estimée à « environ 250 000 personnes » par la Haute Autorité de santé (HAS).
Plus de 100 000 doses livrées selon SPF
Sur le terrain, le rythme de la campagne de vaccination a été jugé trop lent par des associations qui appellent à une accélération, au point que le collectif demande désormais une commission d’enquête sénatoriale sur la gestion de l’épidémie. La campagne semble actuellement s’accélérer. Selon SPF, 103 372 doses de vaccin ont été livrées au 23 août. Plus de 180 centres de vaccination ont été ouverts et le cap des 50 000 injections a été franchi le 22 août.
Sur la vaccination, le collectif réclame aussi la levée du brevet du vaccin et la mise à disposition par la France de doses de vaccins aux pays n’y ayant pas accès. Cette demande fait écho aux démarches de l’Organisation mondiale de la santé pour diffuser le vaccin à l’échelle internationale. Leurs revendications portent également sur la publication « transparente » des avis scientifiques et l’intégration des patients dans les comités de pilotage.
Pour le collectif, un défi de la gestion de cette épidémie relève aussi de l’accompagnement des malades et des personnes exposées. Il appelle notamment à l’hébergement et l’indemnisation des malades précaires pendant l’isolement de trois semaines et à une indemnisation spécifique à destination des travailleurs et travailleuses du sexe.
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