La vaccination contre le HPV peut être simplifiée avec un schéma à une seule dose chez les jeunes filles, avait déjà estimé en avril dernier le comité d’experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la vaccination (Strategic Advisory Group of Experts, Sage). L'OMS entérine cette stratégie en l'intégrant à ses nouvelles recommandations, les précédentes datant de 2017.
Cette option à dose unique, hors autorisation de mise sur le marché, « offre des niveaux comparables et élevés de protection individuelle tout en étant plus efficace du point de vue de la santé publique (moins de doses par cas de cancer évité), nécessite beaucoup moins de ressources et est plus facile à mettre en œuvre qu'un calendrier à deux doses », soulignait le Sage.
Alors que l'objectif d'élimination du cancer du col de l'utérus d'ici à 2030 semble difficilement atteignable, la mise en œuvre de schémas posologiques réduits pourrait contribuer à alléger le fardeau que représente le suivi et ainsi améliorer l'accès aux vaccins et la couverture vaccinale mondiale.
« On estime que la mise en œuvre de cette stratégie pourrait éviter 60 millions de cas de cancer du col de l'utérus et 45 millions de décès au cours des 100 prochaines années, note l'OMS. La vaccination prophylactique contre les HPV est un pilier fondamental de la stratégie mondiale de l’OMS en vue d’accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique. »
Avec le Covid, la couverture vaccinale a diminué
La couverture vaccinale mondiale est actuellement en déclin. Entre 2019 et 2021, le taux de couverture de la première dose de vaccin est passé de 25 à 15 %. « Cela signifie que 3,5 millions de filles supplémentaires ont manqué la vaccination contre le HPV en 2021 par rapport à 2019, précise l'OMS. Il est essentiel que les pays renforcent leurs programmes de vaccination anti-papillomavirus, accélèrent leur mise en œuvre et inversent le déclin de la couverture vaccinale. »
L'OMS recommande ainsi un calendrier à une ou deux doses pour les filles et les femmes jusqu'à 20 ans et un schéma à deux doses avec un intervalle de six mois pour les femmes de plus de 21 ans. À noter que les personnes immunodéprimées ou vivant avec le VIH, qui sont à cibler en priorité, doivent recevoir au minimum deux doses et si possible trois.
Alors qu'en France, le remboursement de la vaccination HPV a été élargi aux garçons en 2021, l'OMS précise qu'à l'échelle mondiale, « la cible primaire de la vaccination est constituée par les filles âgées de 9 à 14 ans, avant le début de l'activité sexuelle » et que « la vaccination de cibles secondaires telles que les garçons et les femmes plus âgées est recommandée lorsque cela est possible et abordable ».
Selon les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS), il est préconisé en France un schéma vaccinal à deux doses à six mois d’intervalle chez toutes les filles et tous les garçons de 11 à 14 ans révolus et un schéma à trois doses en rattrapage chez tous les adolescents et jeunes adultes (hommes et femmes) de 15 à 19 ans révolus et chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) jusqu'à l'âge de 26 ans. Pour les personnes immunodéprimées, un schéma à trois doses est également préconisé. À noter qu'à rebours de la tendance mondiale, la couverture vaccinale s'est améliorée en France, passant de 30 % en 2018 chez les filles âgées de 15-18 ans à 43 % en 2021, mais restant toujours en dessous de l'objectif de 60 %.
« Les vaccins contre les HPV ont initialement été homologués et commercialisés pour une administration selon un schéma à trois doses. Cependant, le schéma à deux doses a par la suite été approuvé pour les jeunes adolescents, sur la base des données d’immunogénicité et d’efficacité », écrit l'OMS.
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