DE NOTRE CORRESPONDANTE
LE JOURNAL « la Provence » et l’Université de la Méditerranée ont organisé la deuxième édition du colloque « Médias et santé ». Plusieurs conférences ont abordé le thème de « la santé à l’écran », avec un débat central intitulé « Peut-on tout montrer en matière de santé ? ». La question de l’utilisation d’images chocs dans les campagnes de prévention a ainsi été posée. C’est une méthode éprouvée dans de nombreux domaines de santé publique comme le tabac ou l’alcool. Cet usage n’est pas nouveau, puisque dès 1917, ce ressort était utilisé pour une campagne de prévention contre la tuberculose.
Faire peur pour provoquer le changement, c’est souvent le but de ces clichés. Mais « faire trop peur, assure Michel Morin, professeur de psychologie sociale à Aix-en-Provence, peut déclencher la fuite. Les clichés choc sont très forts pour déclencher des émotions mais ils doivent être accompagnés. Ces images doivent faire appel à l’intelligence pour donner de bonnes informations afin d’accéder à la connaissance. »
À l’unanimité, les professionnels qui participaient à ce débat préfèrent utiliser d’autres ressorts pour faire passer des messages. C’est le cas de l’INPES (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé) notamment. « Nous utilisons peu ce procédé pour inciter à un changement de comportement, explique sa directrice de l’information, Annick Gardies. Par ces campagnes, il faut informer des risques, interpeller les individus, agir sur les représentations sociales et s’inscrire dans la durée. Nous adaptons nos messages à la diversité des publics. » L’INPES préfère des messages non stigmatisants et qui offrent souvent une solution. « Nous ne voulons pas culpabiliser mais provoquer un déclic psychologique. Une campagne réussie allie efficacité, crédibilité et impact émotionnel. Elle propose des solutions, c’est pour cela que nous renvoyons toujours vers nos services d’assistance. » Dans les dernières campagnes destinées aux jeunes, l’humour intervient pour une large part, notamment dans celle sur la contraception, avec des « hommes enceintes ». Dans deux autres concernant le tabac, toujours en direction des jeunes, visent à la prise de conscience et la responsabilisation. La dernière en date prend la forme d’un manga interactif diffusé sur le Net, pour dissuader les jeunes de fumer leur première cigarette. Le second degré peut être efficace aussi.
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