On connaît bien les facteurs de risque que sont le tabac et l’obésité. Mais on néglige ceux que représente l’inactivité physique, 4e cause de mortalité mondiale. Elle est en effet responsable de près d’un décès sur 10, soit de 5,3 millions de décès en 2008 sur les 57 millions recensés, démontre une étude du Dr I-Min Lee (Havard medical school de Boston) et coll. parue dans The Lancet. Le tabac tue, lui, 5 millions de personnes chaque année.
L’inactivité entretient un lien direct avec les maladies non-transmissibles, fléau dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait sa cible numéro 1 lors de sa dernière Assemblée, en mai dernier. Entre 6 % et 10 % des principales maladies (cardio-vasculaires : 6 %, diabètes de type 2 : 7 %, cancers du poumon et du colon : 10 %) sont liées à l’absence d’activité, estime l’étude.
Avec un peu de sport, l’espérance de vie de la population mondiale pourrait augmenter de 0,68 année. Les inactifs gagneraient eux entre 1,3 an et 3,7 ans à partir de l’âge de 50 ans. Et entre 533 000 et 1,3 millions de décès par an pourraient être évités si l’inactivité baissait respectivement de 10 % et25 %.
Une demi-heure de marche quotidienne
Comment inverser la tendance à la sédentarité ? « Admirons, cet été, les exploits à couper le souffle des athlètes en pistes pour les Jeux Olympiques de 2012 », suggère le Dr I-Min Lee. Certes, une infime partie de la population est capable de ses prouesses, nuance-t-il, plus sérieux. Mais il suffit de marcher rapidement 15 à 30 minutes par jours pour ressentir des bénéfices pour la santé, rappelle-t-il.
Même si les recettes miracles n’existent pas, les chercheurs dénoncent la sous-estimation du rôle de l’inactivité physique par les pouvoirs publics, qui tardent à jeter les bases de plans de santé publique et de prévention. Les adultes les plus inactifs habiteraient Malte (71 %), la Serbie (68 %), le Royaume-Uni (63 %), tandis que la Grèce (16 %) et l’Estonie (17 %) feraient figure de bons élèves.
Selon Gregory Heath (de l’Université du Tennessee), qui s’est penché sur les opérations menées entre 2001 et 2011, les campagnes de presses ou les slogans comme « monter à pied plutôt qu’en ascenseur » sont les actions les plus efficaces. Clubs de randonnées, pistes cyclables, ou interdiction ponctuelle des centres-villes aux voitures ont également des effets encourageants. Les pays en voie de développement devraient s’en saisir, souligne M. Heath, afin que les bouleversements socio-économiques n’amorcent pas une épidémie d’inactivité.
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