Chez les militants, le remède radical apparaît dans toute sa simplicité : que Nicolas Sarkozy revienne au parti et tout sera clair. Sa force de persuasion balaiera les miasmes du copéisme, les ambitions des quadras, les querelles d’ego, la pollution des malversations. Ce serait trop facile. On n’en est pas encore à établir les responsabilités, la justice s’en charge. Mais on sait au moins une chose : M. Sarkozy, au début de l’année 2012 (pendant laquelle il savait bien qu’il n’était pas le candidat favori des Français), a voulu faire une campagne électorale irrésistible et a exigé de ses collaborateurs qu’ils ne l’importunent pas avec les soucis financiers. Plutôt que de lui résister, ce qui eût été salutaire, d’autant que son éblouissante campagne hors de prix ne lui a pas permis de l’emporter, ils ont préféré lui obéir en procédant à des trucages comptables que le parti va payer très cher. Oui, l’UMP peut disparaître et, après tout, ce ne serait pas plus mal qu’elle se reconstitue sous un autre nom, avec des dirigeants nouveaux, avec des statuts irréprochables et une marche à suivre transparente. Il est temps que la droite introduise une bonne dose d’honnêteté dans son comportement.
Dans ce contexte, l’ancien président peut-il revenir ? Il nous semble que l’affaire Bygmalion est la plus grave de toutes celles où son nom est mentionné. Car, si on ne sait pas tout, on est sûr que c’est son mépris personnel de l’argent qui a conduit l’UMP à sombrer dans l’illégalité. Il n’est peut-être pas coupable, mais il est responsable. Reprendrait-il l’UMP en novembre prochain, à la hussarde, conformément à son tempérament, qu’il serait rattrapé sans cesse par des informations de nature judiciaire. Il est celui que veulent les militants, il est aussi celui qui peut achever la droite, alors que les difficultés de la gauche au pouvoir ouvrent un boulevard à l’opposition.
Un cadeau à Hollande.
On peut même dire que François Hollande ne survit que parce que la droite aussi est affaiblie, ce qui l’empêche de faire correctement son travail d’opposition, ce qui la prive de toute crédibilité dans son analyse critique de l’action politique du pouvoir. Les élections européennes n’ont montré que le pic émergé de l’iceberg. Le Front national tire surtout sa force des tourments de l’UMP. Chaque fois que l’on citera le nom de l’UMP ou de Sarkozy dans des affaires de justice, le Front gagnera en pouvoir de persuasion. Le Premier ministre, Manuel Valls, affirme que la gauche risque de mourir. Il craint que le candidat de la gauche soit éliminé au premier tour de la présidentielle de 2017. Cette analyse est tout aussi vraie pour la droite classique. Rien ne prouve encore que nous soyons entrés dans le tripartisme, qui est d’ailleurs étranger au fonctionnement de la Ve République, mais tout montre que le FN peut remplacer la gauche ou la droite au second tour.
L’UMP (ou le parti qui la remplacera) ne trouvera son salut que dans une alliance avec le centre. Le MoDem et l’UDI ont-ils bien compris ce qui se joue en ce moment, eux qui voient dans l’agonie de l’UMP le levier de leur propre succès ? François Bayrou considère comme un « dû » le retour du scrutin proportionnel pour les élections législatives. En réalité, pour que le MoDem obtienne quelques sièges de plus à l’Assemblée, il est prêt à laisser se faire élire quelques dizaines de députés du FN. La proportionnelle, c’est le poignard avec lequel la droite et la gauche, déjà fort déprimées, se feraient hara-kiri.
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