LA DROITISATION de M. Sarkozy fait réfléchir l’électorat centriste qui le voit cumuler deux travers graves : son incapacité à battre M. Hollande et un programme à l’opposé de l’humanisme social, apanage de notre pays. D’anciens membres du RPR, inspirés par les idées du défunt Philippe Séguin, viennent de créer un « Collectif d’opinions républicaines » pour soutenir François Bayrou. Et, en effet, pour la droite et le centre, pourquoi pas lui, plutôt que M. Sarkozy (qui, au fond, aurait dû renoncer) ? Le président du MoDem a toujours le même handicap : personne ne croit vraiment, à part lui, qu’il franchira le cap du premier tour. Ses idées sont convaincantes, mais son charisme presque inexistant. Les membres du Collectif soutiennent que le rejet de M. Sarkozy est tel qu’il sera forcément battu au second tour. Ils proposent donc à tous ceux qui, sans se reconnaître dans le projet socialiste, ne souhaitent pas soutenir le succédané de programme lepéniste que le chef de l’État est en train d’élaborer, de voter pour le troisième homme dès le premier tour. Inconnus et ultra-minoritaires, ils se lancent dans une mésaventure. Ce qu’ils disent est pourtant juste et intéressant.
L’UMP se mobilise.
Car on regrette que, au long d’une crise gravissime qui réclame un traitement courageux, technique et efficace, se sont développés des thèmes susceptibles d’en aggraver les conséquences. Bien entendu, on ne peut pas parler que de la dette et des déficits ; il y a une vie en dehors de l’euro. Il n’empêche que M. Hollande est dialectiquement incité à promettre des jours meilleurs dont il n’a pas le financement. Il est y est contraint, car le « peuple de gauche » ne sait voter que pour celui ou celle qui promet d’alléger son fardeau. Nous avons besoin d’un Churchill, et nous voilà en présence d’un candidat qui a rayé les mots « sueur » et « larmes » de son vocabulaire. Il s’agit tout simplement d’une hypothèque sur le patrimoine français. En face de lui, un président devenu thatchériste dans le traitement du chômage et presque lepéniste pour ce qui est de la sécurité et de l’immigration, mais pas beaucoup plus pressé que son adversaire de rééquilibrer le budget.
M. Sarkozy va annoncer sa candidature, sans doute cette semaine, et l’UMP organise son premier « grand meeting » le 19 février à Marseille. Le PS n’a pas attendu que le président sortant lève le secret de Polichinelle d’une candidature certaine mais non révélée jusqu’à présent, pour bombarder les positions ennemies. On ne doute pas de la capacité de l’UMP à se mobiliser, pas plus qu’on ignore sa combativité très inspirée par les techniques de guerilla. En dépit de la poignée de mains Sarkozy-Hollande lors du dîner du CRIF, la bataille droite-gauche ressemble à ces combats de judo où l’on agrippe l’adversaire sans jamais lâcher prise. Il n’y a rien d’enthousiasmant dans la campagne parce que ni M. Hollande, ni même M. Bayrou, ne nous ont expliqué comment ils allaient redresser les comptes publics (et en combien de temps) alors que la dette constitue l’enjeu essentiel des élections de cette année. Certes, une candidate nous propose de sortir de l’euro et de vivre pratiquement en autarcie. Merci, Mme Le Pen, mais passons à quelque chose de moins farfelu.
L’ABONDANCE DES PROJETS ECARTE LE SOLUTION DE LA CRISE
Le quinquennat de M. Sarkozy a soulevé plus de haine que d’amour. Il est cependant trop facile de lui attribuer tous nos ennuis, dus à une crise planétaire. Le résultat est que l’électorat est dominé par son émotion. La cote de popularité de M. Hollande n’est que le corollaire de la cote d’impopularité de M. Sarkozy. L’alternance est au bout du chemin et, après tant d’années, les socialistes, qui ont conquis tout le territoire, méritent probablement de gouverner. Si seulement leur gestion était adaptée à la crise, on leur en serait reconnaissant.
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