QU’ILS SOIENT généralistes ou spécialistes, les 4 500 médecins qui examinent, à la demande de l’autorité préfectorale, des automobilistes ayant commis une infraction, ou qui assurent la visite médicale quinquennale obligatoire des professionnels du volant, exercent une fonction d’expert à part entière. Les omnipraticiens sont tenus à une formation* ad hoc de trois jours, dont le coût (800/900 euros) est à leur charge. Pourtant, il n’existe aucun honoraire spécifique. Pour que cela change, le Dr Dominique Richter a décidé de conduire ses confrères sur la voie de la reconnaissance... tarifaire, en pilotant le tout nouveau Syndicat des médecins agréés pour le contrôle médical d’aptitude à la conduite (SMACMAC).
Affilié à la CSMF, le SMACMAC ne manque pas d’arguments pour démarrer sur les chapeaux de roues son action syndicale, comme l’explique au « Quotidien » le Dr Richter, généraliste et président de la commission médicale du permis de conduire (CMPC) de Briey, en Meurthe-et-Moselle. « Il faut savoir que chaque examen réalisé par 2 praticiens sur ordre du préfet ou du sous-préfet** est honoré 12,20 euros (l’automobiliste, lui, est redevable du double, NDLR) par généraliste, et sans que cela donne lieu à des cotisations retraite. Or, pendant 30 minutes, nous nous employons sur un mode pédagogique à faire de la prévention et de l’éducation à la santé. Il serait pour le moins normal qu’on nous alloue 1 C. »
La plupart des contrevenants de la route adressés aux CMPC le sont pour une alcoolémie délictueuse (70 %), suivis par les usagers de stupéfiants (15 %) et les conducteurs épinglés pour défaut de vigilance dû à des problèmes médicaux (apnée du sommeil, troubles de la vision, cardiaques, psychiatriques, etc.). Chaque avis de CMPC est validé par 2 généralistes. L’instance préfectorale peut ensuite solliciter, si nécessaire, un cardiologue, un ophtalmologue, un psychiatre ou un autre spécialiste agréé. L’automobiliste insatisfait d’un diagnostic d’inaptitude ou d’aptitude temporaire a la possibilité de faire appel.À Briey, où la CMPC siège une fois par semaine pour une dizaine de conducteurs, cela arrive une fois par an.
Depuis 2002-2003, les médecins agréés sont en outre habilités à recevoir, dans leur cabinet, les chauffeurs de taxi, d’ambulance et de bus et les camionneurs, soumis à une visite de contrôle tous les cinq ans. Une consultation « payée 22,40 euros au généraliste, pour l’instant ». « Nous demandons qu’elle soit portée à 2 C », dit le patron du SMACMAC, qui voit personnellement chaque année 160 professionnels de la route.
* En milieu hospitalier à Bordeaux, Issy-les-Moulineaux et Nevers.
** Une poignée de conducteurs se retrouvent aussi chaque année devant une CMPC sur signalement écrit et signé de citoyens adressés à la préfecture.
Cancer colorectal chez les plus de 70 ans : quels bénéfices à une prise en charge gériatrique en périopératoire ?
Un traitement court de 6 ou 9 mois efficace contre la tuberculose multirésistante
Regret post-vasectomie : la vasovasostomie, une alternative à l’AMP
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce