« On avait envie de creuser un projet qui ait du sens pour les équipes et les patients », explique Olivier Collet, directeur technique de la clinique : 500 m² de jardin où sont cultivés les haricots verts, les tomates, les fraises ou encore le basilic.
Au départ, c’était un projet de restauration qui avait pour but de suppléer " les légumes dansles assiettes des patients ", mais après trois mois de recul, le résultat est plus surprenant. « Les patients marquent de l’intérêt pour le potager. Une cinquantaine d’entre eux désirait participer à la conception du projet, d’autres à l’entretenir et d’autres à le visiter », précise-t-il. Mais ce qui a interpellé le directeur de la clinique, c’est l’évolution des relations humaines entre soignants et patients. « Ca parle jardin. L’interaction humaine est bénéfique », poursuit-il. Sur le plan médical, le directeur confie que c’est trop prématuré pour avoir un résultat scientifique solide. « La psychologue pense que ce genre de dynamique est bénéfique pour les patients, car, elle permet d’oublier la douleur de la chimiothérapie », souligne-t-il. Mais il faudra plusieurs mois à plusieurs années de recul pour mesurer l’impact psychologique réel sur les patients.
« L’interaction humaine est bénéfique »
En attendant tout le monde met la main à la pâte. Un retraité de la clinique donne de cours de jardinage aux patients curieux. Les jeunes handicapés de l’établissement et services d’aide par le travail (ESAT) s’occupent de faire pousser les légumes et fruits. Durant l’été, la récolte a été bonne, 180 kg de haricots verts, environ 100 kg de tomates et 50 de fraises. Des produits de qualité car à une telle hauteur, la qualité de l’air est bonne : « Nous avons fait faire des analyses et par exemple, on ne retrouve pas de traces de métaux lourds. Nous avons donc un bon rendement et en plus c’est bio », se réjouit Olivier Collet. À l’avenir, le directeur souhaite que le toit devienne un espace libre et ouvert à tous. Un autre projet verra le jour au printemps, il consiste à cultiver des fleurs sur le toit. « Les patients offriront les fleurs à d’autres patients ou aux soignants ou aux ambulanciers… » indique le directeur.
Des toiles d’art contemporain aident aussi
Dans la foulée, ils ont ajouté une touche artistique dans les couloirs du bâtiment de cancérologie. Le couloir reliant l’accueil à la salle de chimio s’est transformé en une véritable salle d’exposition. L’équipe a recueilli les témoignages et opinions des patients dans un livre d’or. « Cela aide les patients à se préparer psychologiquement à entrer en salle de soins. Ça adoucit le stress », explique-t-il. Lorsque les délais d’attente sont longs, certains salariés n’hésitent pas à montrer les toiles artistiques aux patients. Une équipe de la clinique désire même organiser des vernissages pour les patients et les salariés.
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