Une association, Optique solidaire, a lancé lundi un « pass-lunettes » à destination des personnes âgées aux revenus modestes afin de faciliter leur accès aux soins d’optique, mal pris en charge par la sécurité sociale. Ce « pass-lunettes » s’adresse aux personnes éligibles à l’ACS (aide à la complémentaire santé), dont les revenus sont compris entre 648 et 816 euros. En dessous de 648 euros, la CMU-C (complémentaire de la couverture maladie universelle) garantit une paire de lunettes par an.
Cette population est « doublement pénalisée car elle a des besoins optiques plus importants en raison de son âge, nécessitant un équipement coûteux, et a une prise en charge plus faible car ses contrats de complémentaires sont plus chers avec l’âge et souvent minimaux », a expliqué Xavier Subirana, président de l’association. Le « pass-lunettes » leur permet d’obtenir sous moins de trois mois une consultation avec un ophtalmologiste facturée au tarif sécu, puis de prendre rendez-vous chez un opticien de l’association, qui lui propose un choix de monture parmi 11 modèles.
Au total, 483 opticiens, 13 complémentaires santé, 5 lunetiers et le verrier Essilor, ainsi que les ophtalmologistes par le biais de leur syndicat, sont associés à l’opération. Lunetiers et verrier ont fait en sorte de réduire le coût des lunettes tout en proposant un « service de qualité identique à celui rendu à des personnes plus aisées », a souligné Martin Hirsch, ancien Haut-commissaire du gouvernement et président du comité d’éthique de l’association. Ainsi, le prix d’un équipement progressif a pu passer de 350 euros TTC à 120 euros. Le but est « de réduire très substantiellement le reste à charge, de 300 euros normalement à 0 euro voire quelques euros », pour cette population qui « renonce aux soins et à l’équipement » optiques pour des raisons financières, a-t-il ajouté.
Les bénéficiaires devront toutefois avoir un contrat chez l’une des complémentaires participantes, chargées de les identifier et de leur adresser un courrier accompagné du pass. Selon l’association, 8 000 personnes pourraient en bénéficier sur les 140 000 de plus de 60 ans éligibles à l’ACS. Avant ce lancement national, une expérience pilote avait été menée à Marseille, permettant à 34 bénéficiaires (sur 139 potentiels) d’être équipés de lunettes.
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