LA DIFFÉRENCE, entre la période qui a précédé le 22 janvier et celle qui le suit, c’est sans doute l’adhésion non seulement aux idées de François Hollande, cette fois multiples et précises, mais à sa personne. Il a su emballer la foule de ses partisans par son éloquence, puis, à TF1, il s’est montré calme et plutôt présidentiel, déjà plus crédible que le président sortant. Un minimum de prudence incite à dire que les jeux, bien sûr, ne sont pas faits, mais pourquoi ne pas reconnaître qu’il s’agit là d’une précaution sémantique ? Jusqu’au 22 janvier, on pensait que le succès sondagier de M. Hollande reposait sur l’anti-sarkozysme. On a maintenant le droit de croire qu’il existe un fort soutien populaire à sa personne.
LE VOTE ANTI-SARKOZYSTE VA ÊTRE REMPLACÉ PAR UN VOTE POUR HOLLANDE
Le candidat socialiste n’y est pas parvenu sans accentuer à gauche ses propositions. Il va amender la réforme des retraites (mais sans l’abandonner) en accordant le droit d’arrêter de travailer pour ceux qui ont cotisé pendant 41 ans ; il crée une tranche à 45 % pour les revenus annuels de 150 000 euros et plus ; il entend fusionner l’impôt sur le revenu et la CSG ; il rejette le non remplacement aveugle d’un fonctionnaire sur deux ; il créera une banque d’investissement pour assurer la réindustrialisation du pays. Il s’érige en adversaire déterminé de la finance, comme, autrefois, il déclarait ne pas aimer les riches. Toutes propositions qui ne pouvaient qu’enthousiasmer son public, dans la mesure où, effectivement, elles tendent à introduire un minimum de justice entre ménages aisés ou riches et ménages plus pauvres.
M. Hollande est moins crédible quand il annonce la création d’euro-obligations, fermement rejetées par l’Allemagne, et la renégociation de l’accord européen du 9 décembre dernier, qui a été voulu par la chancelière Angela Merkel et auquel elle ne renoncera pas aisément. Quant à la taxe sur les taxes financières, elle fait partie du programme de la droite, elle n’apporte rien de nouveau, au moment où tout le monde dit qu’elle ne peut pas être appliquée par un seul pays.
Dans le texte du 22 janvier, il y a donc des éléments soit déjà connus, soit nouveaux et applicables, d’autres qui le sont moins. Par exemple, la séparation des activités spéculatives d’une manque et sa gestion des comptes et de l’éparge des particuliers a été réclamée par Nicolas Sarkozy, mise en place aux États-Unis, mais elle n’a pas vu le jour en Europe pour d’obscures raisons sans doute liées au lobbying des banques, par ailleurs grevées par le non-remboursement de 100 milliards de dette grecque. M. Hollande attaque la finance, déjà dénoncée, bien avant lui, par l’opinion et par la droite. Mais il ne pourra pas se passer d’elle tant qu’il obéira aux lois qui régissent l’économie de marché et, forte de son rôle économique, elle lui donnera du fil à retordre.
Et la dette ?
Tout au plus se présente-t-il comme un interlocuteur de la finance plus coriace que M. Sarkozy. Cela ne diminue en rien le gain politique que lui apporté son discours : on ne votera pas Hollande en mai par aversion pour M. Sarkzoy mais parce que l’on soutiendra son programme. Qui, certes, est à gauche et néglige une partie de l’électorat, comme il se doit dans une société clivée par les idéologies comme la nôtre. Mais pas à gauche au point que les électeurs de droite ou du centre le jugeraient dangereux pour l’avenir immédiat du pays. En ce sens, M. Hollande a réussi à galvaniser ses partisans et ne s’est pas aliéné les autres en les inquiétant. S’il est élu, il n’y aura pas de panique, sauf chez les gros possédants qui n’ont pas encore placé leurs fonds à l’étranger et chez les spéculateurs de tout bord qui ont fait tant de mal aux épargnants. L’électorat de droite pourrait donc se résigner au changement. Pour au moins trois raisons : M. Hollande ne va pas « casser la baraque », il ne mettra pas sur la paille ceux qui ne votent pas pour lui, et il a gagné dimanche ses galons de présidentiable. À quoi il faut ajouter que les Français ont déjà fait l’expérience de l’alternance et que la gauche attend son tour depuis longtemps. Ce qu’il y a dans l’air, c’est une évolution « normale », avec l’élection d’un président « normal », dans un climat général pourtant très tendu par l’appauvrissement du pays et une dette catastrophique dont M. Hollande ne nous a toujours pas dit comment il a l’intention de la diminuer.
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