ALORS QU’IL SORTAIT de sa dernière consultation, à son cabinet de Valenton, le 2 janvier vers 20 heures, le Dr Désiré Amsellem a été abattu par un coup de feu dans le dos. Transporté à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif, il sera opéré dans la nuit.
Le Dr Amsellem, âgé de 70 ans, marié et père de 2 enfants, exerce depuis toujours à Valenton. Selon les premiers éléments de l’enquête, confiée à la brigade criminelle de Paris, aucune piste n’est privilégiée. Une perquisition s’est déroulée au domicile professionnel du praticien le lendemain du drame, en présence d’un conseiller ordinal.
« En 2007, un confrère avait été agressé au couteau par deux hommes, se rappelle le Dr Bernard Le Douarin, président de l’Ordre du Val-de-Marne, cardiologue libéral. Pour autant, le département ne connaît pas de problèmes particuliers renvoyant à de telles violences liées aux risques du métier.L’année dernière, pour quelque 6 000 médecins, seules des incivilités ont été à déplorer. »
« En fait, souligne le responsable ordinal, nous avons un dispositif sécurisé permettant d’assurer la permanence des soins entre 20 heures et minuit, les samedis, dimanches et jours fériés, moments les plus critiques, notamment pour nos consurs. » Grâce à 10 services d’accueil médical initial (SAMI), opérationnels depuis 2005, chacun constituant une maison médicale de garde pour 2 à 4 communes, l’exercice médical nocturne se fait dans la sérénité. Voulus et pensés par les médecins libéraux et l’ordre, les SAMI, reliés entre eux et avec le centre 15, ont pour partenaires la caisse primaire, la préfecture, la DDASS et les collectivités territoriales. Les communes concernées gèrent les murs et la présence d’un vigile dans chaque structure. De son côté, l’assurance-maladie alloue une indemnité forfaitaire de base de 50 euros au médecin, plus une consultation de nuit, voire deux s’il ne voit aucun patient durant son astreinte.
Depuis avril 2008, les SAMI disposent d’un crédit global de 516 000 euros de fonctionnement (matériel divers, logiciel, ménage, etc.) sur 18 mois, renouvelable, à travers le Fonds d’intervention pour la coordination et la qualité des soins de ville.
Ainsi, en 2008, sur 6 000 astreintes de 4 heures, ayant donné lieu à 19 000 consultations, on dénombre une attaque à l’arme blanche déjouée par le vigile. « J’insiste, pour nos consurs, qui entrent pour 55 % dans la composition des effectifs médicaux des SAMI, et qui seront plus nombreuses encore demain, c’est un 'confort' indéniable », conclut le Dr Bernard Le Douarin, qui préside l’association des SAMI.
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