PERSONNE ne nous a dit comment les pays les plus industrialisés, qui chipotent sur l’aide à la Grèce, vont réunir les sommes qu’ils se sont engagés à fournir aux gouvernements égyptien et tunisien. Le principal, pour Barack Obama et pour Nicolas Sarkozy, était d’administrer la preuve de leur soutien enthousiaste aux insurrections arabes, après un temps de flottement qui leur a été reproché. Le point le plus crucial porte sur la Libye où, en dépit des bombardements de l’OTAN, Mouammar Kadhafi tient bon, ce qui a conduit la France à franchir les limites de la résolution de l’ONU et à envoyer dans les eaux libyennes un porte-hélicoptères dont les équipages accomplissent des missions plus près du sol. Certes, Kadhafi est de plus en plus isolé, à mesure que se multiplient les défections de ses anciens collaborateurs. Sa résistance militaire n’en est pas moins impressionnante et ne peut être expliquée que par des approvisionnements en armes et en munitions et un magot inépuisable. L’attitude ferme de M. Obama n’en sera que plus utile si, toutefois, il ordonne un réengagement aérien des États-Unis qui a fait défaut ces dernières semaines.
L’arrestation de Mladic.
On ne négligera pas l’ambiance de ce G8, qui était bonne, et où les principaux leaders, bon gré mal gré, faisaient bonne figure. L’arrestation jeudi du Serbe Ratko Mladic, le « boucher de Srebrenica », l’homme qui a fait exécuter 8 000 hommes bosniaques en juillet 1995, et sa prochaine comparution devant le Tribunal pénal international de La Haye a été célébrée comme il convient par des nations occidentales qui demeurent, quoi que l’on dise de leur fameux déclin, le bastion des droits de l’homme et d’une justice identique pour tous. Certes, la Russie, représentée au G8 par son président, Dmitri Medvedev, a fait la moue. Et le général Mladic n’a été livré par le gouvernement serbe qu’au terme d’une cavale de seize ans, pendant laquelle il a obtenu la coupable protection des nationalistes serbes, lesquels continuent à le considérer comme un héros. Mais il faut que le monde appelle par son nom un comportement génocidaire et, comme toute justice, celle du TPI, si elle est très lente, montre qu’elle parvient à des résultats. Le TPI a jugé une centaine de criminels de guerre et ceux qui courent encore, par exemple le président du Soudan, Omar Hassan Al-Bachir, qui, lui aussi, a fait exterminer des civils, n’ignore nullement, en dépit de l’arrogance qu’il affiche, qu’il est poursuivi par le TPI et risque à tout instant d’être arrêté. Si l’on en juge par le sort de Saddam Hussein et d’Oussama Ben Laden, de Slobodan Milosevic et de Radovan Karadzic, il devient très difficile aux tyrans et aux brigands e la politique d’échapper aux représailles judiciaires ou militaires. On ne s’en désolera pas.
Par ailleurs, Hillary Clinton, secrétaire d’État américaine, a salué « officieusement » la candidature de Chrstine Lagarde à la direction du FMI, ce qui, malgré le scandale DSK, indique que Washington ne s’opposera pas à l’élection de la ministre française de l’Économie.
On aurait certes souhaité que le G8 fût plus disert au sujet des graves incertitudes financières mondiales, mais il existe d’autres instances où elles sont discutées. Il fallait surtout montrer un resserrement des liens entre l’Amérique et l’Europe au moment où M. Obama, de façon répétitive, exprime sa préférence pour le grand large du Pacifique. Il fallait rappeler une communion de valeurs alors que des forces centrifuges alimentées par la crise incitent la jeunesse européenne à exiger un nouveau modèle ou que les extrémismes se renforcent partout, de la France à la Finlande en passant par la Belgique, l’Autriche ou la Hongrie. Il fallait indiquer que les Occidentaux ne sont ni conservateurs ni hostiles au changement, qu’il s’agisse des réformes structurelles, des choix innovants en matière économique, ou du développement des technologies Internet ; mais que ces évolutions seront d’autant plus efficaces qu’elles s’appuieront sur la démocratie, le moins mauvais des systèmes, et sur l’humanisme.
LE G8 A PLUS PARLÉ DU PRINTEMPS ARABE QUE DE SES GRAVES DIFFICULTÉS FINANCIÈRES
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