Le nouveau rapport sur la tuberculose dans le monde, publié par l’Organisation mondiale de la santé, souligne les progrès accomplis dans la lutte contre la maladie même s’ils restent « fragiles ». « En l’espace de dix-sept ans, 51 millions de personnes ont été traitées et soignées avec succès conformément aux recommandations de l’OMS. Sans ce traitement, 20 millions de personnes seraient décédées », a souligné le Dr Mario Raviglione, directeur du département « Halte à la tuberculose ».
Toutefois l’OMS prévient : « La dynamique créée pour faire échec à cette maladie est en réel danger. Nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins, vers l’élimination de la tuberculose de notre vivant ou vers des millions de décès supplémentaires ».
8,7 millions de nouveaux cas
Les données 2011 font apparaître une baisse continue du nombre de malades. Cependant la charge mondiale reste élevée avec 8,7 millions de nouveaux cas. Le nombre estimé de décès dus à la tuberculose est encore de 1,4 million dont 500 000 femmes et 430 000 patients co-infectés par le VIH. L’infection par le bacille de Koch reste « l’une des principale causes de mortalité chez les femmes », relève l’OMS. L’Asie est la région qui concentre le plus grand nombre de cas dans le monde (60 %) mais l’Afrique avec 24 % des cas observés présente les taux d’incidence et de mortalité par habitants les plus élevés.
L’objectif d’une réduction de 50 % de la prévalence et de la mortalité en 2015 est sur le point d’être réalisé dans la plupart des régions de l’OMS sauf en Afrique et en Europe de l’est où la mortalité demeure élevée. Au niveau des pays, le Cambodge est un exemple pour les pays à moyens revenus avec une baisse de la prévalence de 45 % en dix ans.
Déficit de financement
Parmi les points noirs de ce bilan, l’augmentation des cas de tuberculose multirésistante qui a atteint les 60 000 cas reste préoccupante. Toutefois l’OMS se félicite de la mise à disposition d’un nouvel outil de diagnostic rapide de la tuberculose, y compris multirésistante. Le test d’amplification de l’acide nucléique (TAAN), entièrement automatisé est désormais disponible dans 67 pays à revenus faible ou intermédiaire. De même de nouveaux antituberculeux prometteurs - les premiers depuis 40 ans - pourraient arriver sur le marché dès 2013.
La recherche vaccinale aussi progresse avec l’espoir d’un nouveau vaccin dans les dix prochaines années. « Mais l’élaboration de ces nouveaux outils a un prix », prévient l’organisation qui déplore le déficit de 1,4 milliard par an pour la recherche-développement auquel s’ajoute 3 milliards de dollars par an entre 2013 et 2015 pour la prise en charge et les soins.
Dans un éditorial, la revue « The Lancet » estime que le rapport apporte à la fois « bonnes et mauvaises » nouvelles en soulignant aussi le manque de ressources et invitant l’ONU à mettre en place une « Commission mondiale » sur le sujet.
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