Une étude réalisée par des chercheurs de l’INSERM de l’Unité 1018, « centre de recherche en épidémiologie et santé des populations », montre que le travail de nuit expose les femmes à un risque plus élevé de cancer du sein. Les résultats publiés dans la revue « International Journal of Cancer » confirment les conclusions du Centre international de recherche contre le cancer (CIRC) selon lesquelles le travail posté perturbant le rythme circadien était « probablement cancérogène » pour l’homme.
Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer les associations observées entre le travail de nuit et le cancer du sein : l’exposition à la lumière durant la nuit qui supprime le pic nocturne de mélatonine et ses effets anti-cancérigènes ; la perturbation du fonctionnement des gènes de l’horloge biologique qui contrôlent la prolifération cellulaire ; ou encore les troubles du sommeil pouvant affaiblir le système immunitaire.
Avant la première grossesse
L’étude des chercheurs de l’INSERM, baptisée CECILE, a comparé le parcours professionnel de 1 200 femmes ayant développé un cancer du sein entre 2005 et 2008 à celui de 1 300 autres femmes. Le parcours professionnel de chacune de ces femmes a été passé à la loupe : 11 % d’entre elles avaient travaillé de nuit à un moment quelconque de leur carrière.
Ce groupe présentait un risque de cancer du sein plus élevé d’environ 30 % par rapport aux autres femmes. L’augmentation du risque était particulièrement marquée chez les femmes qui avaient travaillé de nuit pendant plus de quatre ans, ou chez celles qui avaient travaillé moins de 3 nuits par semaine, ce qui impliquait de fréquents décalages de phase entre le rythme de jour et le rythme de nuit. Le risque était également plus élevé lorsque la période de travail de nuit avait précédé la première grossesse.
« Ce résultat pourrait s’expliquer par une une plus grande vulnérabilité des cellules mammaires incomplètement différenciées chez la femme avant le premier accouchement », soulignent les auteurs. Selon Pascal Guénel et col., ces travaux qui confortent les résultats d’études antérieures « posent le problème de la prise en compte du travail de nuit dans une optique de santé publique, d’autant que le nombre de femmes travaillant avec des horaires atypiques est en augmentation ». Première cause de mortalité par cancer chez les femmes, le cancer du sein touche 100 femmes sur 100 000 par an dans les pays développés. Chaque année, 53 000 nouveaux cas sont diagnostiqués en France.
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité