IL Y A plus d’affinités entre Barack Obama et M. Hollande qu’il n’y en avait entre le président américain et Nicolas Sarkozy. Les États-Unis souhaitent sincèrement que l’Europe encourage la croissance parce qu’ils craignent d’être durablement affectés par la crise de la zone euro et parce qu’eux-mêmes ont déversé des liquidités pour combattre les effets de la crise sur leur économie. Tout à coup, M. Hollande se présente aux Américains comme le digne descendant de Franklin Roosevelt et du new deal. D’aucuns estiment qu’Angela Merkel s’est retrouvée isolée au G8. C’est un point de vue quelque peu sommaire : elle rejette seulement une croissance qui serait nourrie par la consommation et donc par une aggravation des déficits.
Sens de l’humour.
En réalité, ni le G8 de Camp David ni le sommet de l’OTAN à Chicago n’ont résolu les problèmes soulevés par les options françaises. Le président Hollande a réaffirmé que les troupes françaises auront évacué l’Afghanistan à la fin de 2012, mais il n’a pas dit comment il acheminerait hommes et matériels dans un environnement dangereux, alors que la route du Pakistan, au sud, est pratiquement fermée. Le président Obama a obtenu par ailleurs que la France approuve le projet d’installation d’antimissiles condamné par l’Iran et surtout par la Russie. La France, de cette manière, reste bien accrochée au camp occidental. Aussi bien en Europe que dans le monde atlantique, nos partenaires respectent un président élu à une majorité nette. Le contraire eût été surprenant. À tout cela s’ajoute la naissance d’une nouvelle amitié entre MM. Obama et Hollande, fermement soutenue par leur sens de l’humour.
LA BONNE AMBIANCE DES SOMMETS NE REGLE RIEN
Il n’est donc pas question de critiquer une première apparition du président socialiste sur la scène internationale qui confirme l’influence française. En revanche, chacun sait que la France ne commencera vraiment à lutter contre la crise économique et financière qu’au lendemain des législatives. Le gouvernement reste coïncé par des promesses électorales qui, si elles sont tenues, coûteront une trentaine de milliards dont le financement par impôts et prélèvements sociaux diminuera la consommation et donc la croissance, tout en risquant de creuser des déficits déjà insupportables. Il devra contribuer à la résolution des crises grecque, italienne, espagnole et portugaise. Isolée ou pas, l’Allemagne occupe une place centrale dans la zone euro. Mme Merkel continue à s’opposer avec la dernière énergie aux eurobonds souhaités par M. Hollande. Elle n’entend pas davantage renégocier le pacte de stabilité européenne et consent du bout des lèvres à des efforts de croissance reposant sur une politique de l’offre et non sur une politique de la demande. Heureusement, il y a une convergence possible entre la France et l’Allemagne sur le recours aux fonds structurels que l’Union européenne n’a pas dépensés et dont le montant s’élèverait à 80 milliards, ce qui n’est pas énorme pour un ensemble de 500 millions de personnes.
M. Hollande savait que de mauvaises nouvelles l’attendaient à son retour des États-Unis. Une série de plans sociaux vont mettre à contribution Arnaud Montebourg, appelé « ministre des entreprises qui ferment » par les mauvaises langues de l’opposition. Le ministre du Redressement productif, aura bien du mal à empêcher la mise au chômage de plusieurs milliers de salariés et il ne les maintiendra à leurs postes de travail qu’en donnant un très mauvais signal, à savoir que l’État devient le dernier recours des ouvriers désespérés, ce qui pourrait finir par coûter très cher.
Le nouveau président dispose, il est vrai, d’une très bonne communication, servie par son comportement simple, naturel et souriant : il répand l’idée que, avec lui, tout s’améliore. Forcément : la France est encore en campagne électorale. À nous de distinguer l’illusion de la réalité. On comprend fort bien que le gouvernement ne veuille pas se laisser intimider par l’Allemagne. Mais on n’ignore pas que, lorsque nous ne résolvons pas nos problèmes, c’est l’Allemagne qui trinque. Tôt ou tard, en tout cas bientôt, M. Hollande, s’il veut progresser dans les dossiers les plus inquiétants, devra passer des compromis avec Angela Merkel.
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