34 % seulement des médecins libéraux font confiance à Marisol Touraine. Le sondage réalisé par l’IFOP pour « le Quotidien » montre que depuis son arrivée aux affaires, la ministre a perdu dans la profession 18 points de crédit. Le décrochage est particulièrement violent chez les spécialistes (- 30 points en 9 mois) et chez les médecins ruraux (- 28 points). La sévérité du regard s’atténue chez les jeunes.
Depuis 10 ans, deux ministres de la Santé seulement ont fait moins bien : Philippe Douste-Blazy en 2005 ; Roselyne Bachelot en 2010 (voir graphique ci-dessous). Neuf mois après son arrivée avenue de Ségur, la cote de Marisol Touraine auprès des médecins libéraux s’est effritée. Une confiance à 34 %, une défiance à 54 % : les mécontents ont pris le pas sur les soutiens. La ministre entre en zone rouge.
À lire vos commentaires sur lequotidiendumedecin.fr, le sentiment se dégageait depuis plusieurs semaines d’un désamour de la profession pour sa ministre. L’enquête menée par l’IFOP (voir fiche technique) confirme : partie de relativement bas chez les médecins avec une cote de confiance mesurée à 52 % en juin dernier, Marisol Touraine a décroché (moins 18 points en 9 mois).
Des précédents.
Rien d’original à ce mouvement. D’abord parce que d’autres l’ont suivi avant elle : à son arrivée aux affaires en 2007, Roselyne Bachelot avait perdu elle aussi 16 points en quelques mois. Ensuite parce qu’en « dévissant », Marisol Touraine suit la courbe « Hollande » telle que mesurée depuis l’été chez l’ensemble des Français. À cet égard, les médecins se disant politiquement proches de la droite n’affichent aucune bienveillance pour leur ministre (15 % d’entre eux seulement lui font confiance). Quant aux sympathisants de gauche, il s’en trouvent presque un quart pour s’en défier (23 %).
La déception des spécialistes.
Dans le détail – est-ce un effet « avenant 8 » ? –, les spécialistes apparaissent particulièrement déçus : 31 % accordent aujourd’hui leur confiance à Marisol Touraine ; ils étaient 61 % en juin. Chez les généralistes, la chute est moins rude : de 47 %, les confiants passent à 36 %.
Autre « camp » qui déchante : celui des médecins de campagne. Dans les communes rurales, avec une cote de confiance à 35 %, la ministre perd 28 points. Et puis il y a le cas « Paris » où les médecins ne sont plus que 27 % à soutenir Marisol Touraine – contre 43 % il y a neuf mois.
L’âge, nouveau clivage.
À l’arrivée de la ministre, l’âge des médecins n’apparaissait pas déterminant dans le niveau de confiance qu’ils lui accordaient. C’est désormais le cas. Dans la profession, plus on est jeune, plus on est porté à soutenir Marisol Touraine : 44 % des moins de 45 ans lui font confiance ; 36 % des 45-59 ans ; 28 % des 60 ans et plus.
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