Dans l'objectif de promouvoir l'accès à une pratique physique tout en étant en cohérence avec le nouveau cadre réglementaire du certificat de non contre-indication à la pratique du sport, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) vient de publier ses recommandations spécifiques pour les enfants.
« Toute visite médicale est, pour un enfant, l'occasion d'exclure d'éventuelles contre-indications à la pratique d'un sport et de délivrer un certificat lui donnant la possibilité de s'inscrire dans un club sportif », est-il souligné dans l'avis du HCSP.
Le certificat triennal est de vigueur chez l'enfant, car « il n'y a pas lieu d'augmenter la périodicité telle que prévue chez les adultes sauf en période d'essor de la croissance », est-il indiqué en précisant sur ce dernier point qu'à l'adolescence « les examens médicaux de prévention soient réalisés tous les deux ans au minimum ».
Lors d'une consultation de prévention
Pour l'intervalle entre deux renouvellements, le HCSP fait la proposition d'un auto-questionnaire annuel pour les enfants, que le Haut Conseil voudrait voir évaluer pour validation par des sociétés savantes pédiatriques.
Le Haut Conseil recommande que le certificat de non contre-indication soit « établi à l'occasion des examens systématiques de l'enfant » lors d'une consultation de prévention, que ce soit par « les centres de PMI, la médecine scolaire, les centres de santé et les cabinets de ville ». Il est demandé aux médecins de faire mention dans le carnet de santé de la nature du ou des sports pratiqués, son (leur) intensité et sa (leur) répartition (nombre d'heures et fréquence).
Aucun examen complémentaire systématique
Concernant les examens complémentaires, aucun n'est nécessaire hormis signes d'appel. En particulier, « la pratique systématique d'un ECG n'est pas nécessaire et laissée au libre jugement du praticien », précise le Haut Conseil car « la mise en place de vérifications supplémentaires systématiques pourrait aller à l'encontre de la promotion de l'activité physique et sportive ».
Si des spécialistes conseillent un ECG à partir de l'âge de 12 ans, notamment la Société française de cardiologie (tous les 3 ans entre 12 et 20 ans puis tous les 5 ans entre 20 et 35 ans), « l'indication d'un ECG (...) est controversée parce qu'elle n'est pas toujours faisable de manière courante, parce qu'elle ne permet qu'exceptionnellement la prédiction de mort subite en contexte sportif et parce qu'elle peut conduire à de restrictions trop nombreuses d'une pratique sportive, ce qui serait in fine dommageable à la santé de l'adolescent », justifie le HCSP.
Vigilance à l'adolescence
Le HCSP incite néanmoins à la vigilance pour la période de l'adolescence. Pour la tranche des 12-14 ans, il est précisé de dépister le surpoids, une scoliose idiopathique ou encore une maladie d'Osgood-Schlatter (épiphysite de croissance sur une articulation du genou sollicitée par les courses sur terrain dur et les impulsions-réceptions fortes de ballon). Les urgences traumatiques sont les plus fréquentes à ces âges. Pour la tranche des 15-18 ans, le Haut Conseil attire l'attention sur les « démotivations, les abandons et la prise plus fréquente de produits psychoactifs ».
Compte tenu de la « non-fréquentation des cabinets médicaux à ces âges » et des « changements rapides du corps », le HCSP demande d'augmenter la fréquence des examens de prévention, au minimum tous les deux ans, et de saisir l'opportunité pour élargir à la consultation à d'autres démarches de prévention (dépistages, vaccins, conduites alimentaires, addictions).
De plus, en fonction des sports et de leurs risques, le HCSP demande « aux fédérations sportives de fournir le contenu des visites de non contre-indication, d'indiquer la fréquence des visites médicales (...) et des seuils d'intensité pour lesquels l'avis de la commission médicale fédérale doit être consulté, ainsi que les examens initiaux attendus dès lors que l'enfant s'engage dans une activité physique plus intensive ».
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