Alors que des milliers de manifestants sont attendus demain pour défiler dans toute la France, à la veille de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes, un collectif de 5 organisations (1), dont le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes, a plaidé jeudi pour une augmentation des moyens financiers dédiés à la lutte contre ces violences.
Selon eux, 500 millions euros par an sont nécessaires pour proposer des « parcours de sortie des violences conjugales adaptés et en nombre suffisant ». Or, les sommes allouées aux dispositifs dédiés à ces parcours plafonnent actuellement à 79 millions d'euros chaque année, selon les estimations compilées par les organisations, dans leur rapport intitulé « Où est l’argent contre les violences faites aux femmes ? ».
219 000 femmes victimes de violences conjugales en 2017
En multipliant l'enveloppe actuelle par six, pour atteindre les 500 millions d'euros, il serait possible notamment d’investir dans l’hébergement spécialisé qui représente « 40 % du besoin total estimé, soit 193,6 millions d’euros contre 40,7 aujourd’hui » détaille le document.
Le collectif d’organisations plaide également en faveur d’un soutien accru aux associations, « en augmentant leurs subventions », « en programmant leur financement sur la durée des plans contre les violences », mais aussi « en reconnaissant davantage leur expertise en matière de politiques publiques ».
En 2017, 219 000 femmes ont déclaré avoir été victimes de violences conjugales (physiques et/ou sexuelles), selon les données de la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences (Miprof). Moins d’une victime sur 5 déclare avoir déposé plainte. Dans les cas de violences commises par le partenaire enregistrés par les services de police ou de gendarmerie, 88 % des victimes sont des femmes. Ces violences aboutissent parfois à des décès : en 2016, 123 femmes ont été tuées par leur compagnon.
Par ailleurs, 94 000 femmes majeures ont déclaré, en 2017, avoir été victimes de viol ou de tentatives de viols. 90 % d’entre elles connaissaient leur agresseur. Une lueur d’espoir dans ce sombre tableau : depuis le mois d’octobre 2017 et le mouvement #metoo, le nombre de victimes de violences sexuelles qui osent pousser les portes d’un commissariat a augmenté de 23 %.
(1) Le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE), la Fondation des femmes, les fonds pour les Femmes en Méditerranée, le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes et Women’s WorldWide Web.
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