C’EST POURTANT Nicolas Sarkozy qui, il y a quelques années, a donné droit de cité à l’UOIF, créée en 2000. En refusant de séparer la religion de la politique, elle l’a déçu et, désormais, le divorce est consommé. Si M. Guéant refuse de dissoudre une organisation qui ne présente pas en soi un danger, l’affaire Merah et les menaces qui pèsent encore sur la France rendent le gouvernement extrêmement sensible à ce qui se passe dans les milieux islamistes, surtout lorsque des prédicateurs plus ou moins fanatiques sont invités sur notre territoire.
La campagne n’arrange rien.
Les zig-zag politiques de M. Sarkozy (qui aurait pu favoriser l’aile musulmane infiniment plus démocratique que représente le recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur) prêtent le flanc à la critique, mais le débat qui s’est instauré autour de la sécurité a été dévoyé par la campagne électorale. On a vu trop de gens dénoncer les conditions dans lequelles Mohamed Merah a été tué. Il était facile de dire que, si Merah avait été appréhendé plus tôt, ce qu’aurait justifié un parcours personnel plus qu’inquiétant, on aurait évité la tuerie de l’école juive de Toulouse. Ce jugement aura surtout meurtri les familles des victimes, sans être fondé sur des faits irréfutables. D’anciens policiers ou juges ont semblé dire qu’à la place des services actuels ils auraient fait mieux. Cela reste à prouver. D’autres affirment qu’un siège de 32 heures était absurdement long. Mais le gouvernement a tout fait pour que Merah fût pris vivant et les policiers n’ont tiré sur lui qu’après qu’il eut blessé au moins deux policiers venus le déloger.
POUR PRÉVENIR LES ACTES DE VIOLENCE, IL FAUT HARCELER CEUX QUI RISQUENT DE LES COMMETTRE
Après quoi, le ministre de l’Intérieur a fait procéder à deux descentes dans des milieux islamistes et fait arrêter un certain nombre de personnes. Quelques-unes ont été remises en liberté, d’autres gardées en détention. La gauche a dénoncé l’usage par la droite de l’affaire Merah et le harcèlement des islamistes par les services de police comme des actions surtout destinées à grandir l’image de M. Sarkozy en tant que constant protecteur de la sécurité. Il est bien possible que le président sortant en ait tiré un profit politique. Mais quel gouvernement, au lendemain des tueries commises par Merah, aurait pu se contenter de l’éliminer ? Quel gouvernement n’aurait ressenti la nécessité d’aller fouiller chez les groupes islamistes pour les désorganiser et freiner leurs projets, si tant est qu’ils en aient ? Quel gouvernement se serait dit que Merah ayant disparu, toute menace était écartée ?
Chaque fois que la critique est systématique, une forte contradiction apparaît : on ne peut pas, à la fois, dire que le pouvoir aurait pu prévenir les crimes de Merah et lui reprocher de prendre, aussitôt après, des mesures de prévention. Ce n’est qu’en leur rappelant à chaque instant qu’ils sont surveillés que l’on contrôlera le mieux les semeurs de désordre.
Après Toulouse, on a assisté à une convergence très œcuménique des religions en France, et des gens venus d’horizons très divers ont partagé le même deuil. Malheureusement, ces instants de grâce ne durent pas longtemps. Des voix se sont élevées, et pas seulement chez les musulmans, pour dénoncer la « stigmatisation » de la communauté musulmane. On ne répétera jamais assez qu’il ne faut pas confondre islam et islamisme ; que l’un des devoirs du gouvernement est de protéger les musulmans contre les manipulations, manœuvres et crimes d’une poignée d’islamistes ; que la communauté musulmane a les mêmes droits que toute autre communauté. Mais il ne faut pas être un grand esprit pour comprendre que des crimes commis au nom d’une idéologie d’inspiration religieuse provoque, sur le territoire de la République, d’incontrôlables crispations. De même que des musulmans estimables ont su dénoncer des crimes odieux, de même l’UOIF doit adapter sa façon de vivre au pays où elle prospère. Rien ne l’oblige à accueillir en son sein des hommes qui prêchent l’intolérance et la haine. Elle se grandira d’autant plus qu’elle les écartera. Rien ne lui permet non plus de rejeter une loi qui interdit le port du voile intégral. Dès lors que les musulmans sont les premières victimes des actes de violence commis par d’autres musulmans, leur salut est dans la dénonciation des fanatiques, pas dans l’adhésion à des idées hostiles à la démocratie.
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