UNIQUE QUESTION : en se déclarant candidat, le chef de l’État va-t-il améliorer son score dans les enquêtes d’opinion ? Dans un premier temps, il va nécessairement tirer avantage du retrait de Christine Boutin et de Hervé Morin et de celui, plus lointain, de Dominique de Villepin. Mécaniquement, il pourrait engranger deux à trois points supplémentaires. Son interview télévisée d’hier soir devrait aussi se traduire par un faible gain de un à deux pour cent. Mais comme avant sa déclaration de candidature, le président sortant semble avoir déjà fait le plein des voix qui lui sont favorables et il devrait, tout en resserrant l’écart avec François Hollande, se situer à 30 %. Ce qui ne changera rien au résultat du second tour.
C’est un duel.
L’annonce de sa candidature a lieu dans un contexte où François Bayrou ne progresse pas, où Marine Le Pen stagne. La complainte de la candidate du Front national au sujet du nombre insuffisant de parrainages qu’elle a obtenu masque en fait une vérité bien plus sévère. Non seulement les élus ne lui signent pas leur parrainage parce qu’ils sont hostiles à Mme Le Pen, mais depuis qu’elle a présenté le plan économique et financier le plus incongru de l’histoire, elle a beaucoup perdu en crédibilité. Les citoyens obsédés par l’immigration et l’insécurité n’ont aucune envie de laisser leur chemise dans une sortie de l’euro et une dévaluation de quelque 30 %. La presse, libérée du politiquement correct par le « charme » qu’elle trouve à la candidate du FN, l’a encensée excessivement. Comme bateleur, elle est meilleure que son père, qui a toujours effrayé le public ; comme stratège, elle a encore beaucoup à apprendre et la rareté de ses parrainages résulte aussi de la négligence avec laquelle elle a traité la question, pourtant vitale pour le Front, jusqu’à ce qu’elle se rende compte de son importance.
LE PROBLÈME DE SARKOZY, C’EST MOINS SON BILAN QUE SON STYLE
En l’état actuel du rapport de forces et en l’absence d’un coup de théâtre (les effets d’annonce à répétition de M. Sarkozy n’en sont pas), M. Hollande continuera à faire la course en tête, de la même manière que, en 2007, M. Sarkozy devançait Ségolène Royal dans toutes les enquêtes d’opinion entre le 1er janvier et le premier tour. Cette année, non seulement la situation est inversée en faveur de la gauche, mais l’avance de M. Hollande est plus grande que celle de M. Sarkozy sur Mme Royal il y a cinq ans.
Certes, on ne saurait attribuer à la campagne un rôle neutre ou nul. Elle fait partie du fonctionnement de la démocratie et les débats peuvent peser en faveur ou au détriment d’un candidat. Ce qui est toutefois spécifique à celle de cette année, c’est que M. Sarkozy souffre d’un gros déficit d’affection. C’est le personnage, non l’homme politique, que semble rejeter une majorité d’électeurs. En dépit du bombardement incessant de la gauche sur le bilan du président sortant, une bonne partie de l’électorat reconnaît que M. Sarkozy a procédé à des réformes, comme celle des retraites, de l’université, de la carte judiciaire, de la carte militaire, du service minimum dans les transports, des politiques publiques, de l’assurance chômage qui, menées au pas de charge et affreusement impopulaires, n’en étaient pas moins indispensables. C’est le style de l’homme qui importune davantage les Français, ses allers-retours idéologiques, ses contradictions, sa vie personnelle étalée dans les médias, sa façon de parler, fort peu présidentielle.
Le président a en outre essuyé de graves échecs. Sa réforme de la fiscalité en 2007 est très vite entrée en collision avec la crise ; il a traîné le bouclier fiscal comme un boulet pendant tout son mandat ; il est apparu comme « le président des riches » au moment où la France s’appauvrissait. Il n’a pas vu venir la crise de la dette. Son bilan contient donc de nombreuses munitions pour la gauche. Mais il est aussi le président qu’écoutent les grandes puissances, l’homme qui nous a bien protégés contre la crise de 2008-2009, (moins bien contre la crise actuelle). Il conserve l’avantage de l’expérience face à François Hollande, qui n’a jamais été ministre. Et si le débat ne portait que sur son bilan, il aurait encore une chance. Il a deux mois pour « réenchanter » l’électorat, pour reprendre un mot que M. Hollande affectionne.
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité