Trois semaines après sa prise de fonction au ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, Ségolène Royal a dévoilé vendredi après-midi à la presse ses principaux chantiers et priorités. En matière de santé-environnement, la nouvelle ministre a annoncé la publication « dans quelques jours » de la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens. « Je l’ai inscrite à l’ordre du jour du Conseil national de la transition écologique du 29 avril » en vue de son adoption. Cette stratégie doit permettre de « mobiliser à la fois la recherche, l’expertise des substances » dans le but d’améliorer l’information du public et des professionnels.
Expertise annuelle
À ce titre, une expertise annuelle sur au moins 8 substances chimiques « suspectées d’être des perturbateurs endocriniens » va être confiée aux agences nationales. « La France reprendra son rôle de moteur dans les débats qui ont été trop retardés en 2013 sur ce sujet majeur de santé publique », a déclaré Ségolène Royal. Avec cette stratégie nationale, la ministre souhaite également accélérer la démarche de substitution d’« un certain nombre de substances nocives ». Pour soutenir les industriels en ce sens, « nous étudions la faisabilité d’une plateforme public-privé d’évaluation et de validation des tests de substances », ajoute-t-elle.
Directive OGM
Sur les OGM, le ministère va préparer la prochaine négociation européenne à ce sujet avec l’ambition d’en finir avec un certain paradoxe. « De nombreux États membres sont défavorables à la culture des OGM, mais il n’y a pas aujourd’hui de majorité suffisante pour s’opposer aux autorisations », constate Ségolène Royal. « Le système actuel ne fonctionne pas. Nous devons le faire évoluer et trouver une solution pour que les États membres puissent interdire les cultures d’OGM sur leurs territoires lorsqu’ils en ont décidé ainsi », considère la ministre. Jugeant le projet de directive OGM actuel « beaucoup trop faible » face à « l’insuffisance de l’évaluation des risques pour l’environnement et la santé », Ségolène Royal proposera au nom de la France au mois de juin des améliorations à ce projet de directive européenne.
Qualité de l’air
Au niveau de la qualité de l’air, après les médiatiques pics de pollution du printemps, la ministre souhaite voir adopter rapidement l’ensemble des plans de protection de l’atmosphère en cours d’élaboration au sein des collectivités territoriales. À ce jour, 21 plans restent à adopter et seulement 39 % de la population française s’avère couverte par un plan de protection de l’air. « La lutte contre la pollution atmosphérique est un enjeu sanitaire majeur. Il y a 42 000 décès prématurés par an liés aux particules fines et nous ne devons pas rester inactifs. Nous devons accélérer ce chantier pour engager une politique de reconquête de la qualité de l’air », souligne la ministre. Parmi les nombreux autres chantiers de son ministère, Ségolène Royal a également évoqué la finalisation du projet de loi de transition énergétique « d’ici à l’été », l’accélération des filières d’énergie renouvelable, l’examen du projet de loi sur la biodiversité, l’approbation de la stratégie nationale de gestion du risque d’inondation ou l’élaboration du plan déchets 2020. D’une manière générale, la ministre entend faire de la « transition écologique » et de la « croissance verte » des objectifs prioritaires, avec en ligne de mire la création de « 100 000 emplois sur trois ans » dans ce domaine.
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