ARLÉSIENNE du quinquennat de Nicolas Sarkozy, la réforme de la dépendance, promise dès 2007, n’a jamais vu le jour. Un an de débat national, conduit sous l’égide de Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités et de la cohésion sociale, n’a pas suffi. L’arbitrage de Nicolas Sarkozy prévu initialement en juillet 2011 a été repoussé en septembre, puis remisé aux oubliettes avec le plan d’austérité de François Fillon. Le président sortant prévoyait in fine de lancer la réforme en 2013, « quand le déficit sera ramené à 3 % du PIB ».
François Hollande, lui, promet de relever le défi immédiatement. La responsable du pôle social, Marisol Touraine, avait affirmé mi-avril que la réforme de la dépendance serait « une priorité » pour le candidat socialiste. Selon Mme Touraine, François Hollande, désormais président, devrait faire voter une loi-cadre sur le vieillissement et la dépendance. « Cela veut dire que dans nos politiques publiques, nous devons prendre en compte le vieillissement dans l’aménagement des villes, la question des transports, l’aménagement des logements et leur construction », avait précisé Marisol Touraine sur France Info. Concrètement, les plafonds de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) pour les plus dépendants devraient être doublés, mesure chiffrée à 220 millions d’euros. Les aides à l’adaptation du bâti devraient aussi être augmentés de 140 Millions en vue de la rénovation de 80 000 logements par an.
Mais à ce jour, aucun calendrier précis n’est connu. L’état précis des finances publiques pèsera lourd. La dépendance touche 1,2 million de Français, et bientôt 1,8 million en 2015. Elle est financée, à travers les soins, par la dépense publique grâce aux remboursements de l’assurance-maladie à hauteur de 72 %. Mais les dépenses d’hébergement pèsent lourdement sur les familles qui assument des restes à charge de 1 500 euros par mois et aucun consensus, à droite comme à gauche, ne s’opère sur un modèle pérenne de financement.
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