LE DR LAURENT EL GHOZI (chirurgien) et le Dr Alexandra Fourcade (spécialiste de santé publique) ont deux points communs : ils occupent la même fonction, respectivement adjoints au maire de Nanterre et de Neuilly, dans les Hauts-de-Seine ; tous deux, surtout, voudraient que la santé devienne un pilier des politiques municipales, permettant de tisser un lien entre les besoins de santé locaux et l’action des ARS.
Le chemin sera long. Lors d’un débat organisé à Paris par l’Observatoire de la régionalisation*, le Dr El Ghozi a ouvert les hostilités : « La santé est un sujet trop sérieux pour être laissé [uniquement] entre les mains des professionnels de santé », a-t-il lancé, provocateur. L’élu a pris l’exemple du quartier du « Petit Nanterre », composé à 90 % de logements sociaux. Le taux de chômage y atteint 30 %. « En plaçant les pauvres gens au même endroit, on crée un effet néfaste pour leur santé : ceux en mauvais état tirent les autres vers le bas. Et cela n’encourage pas les médecins à s’installer entre les barres d’immeubles. C’est la double peine ! Mais ça, la place Beauvau et l’avenue de Ségur n’en savent rien ! ».
Le Dr El Ghozi apprécie du moins les contrats locaux de santé (CLS) issus de la loi Bachelot, conclus entre les ARS et les collectivités territoriales, qui permettent de déployer les politiques de santé auprès des populations, notamment dans les quartiers en difficulté. Transversaux, ils portent sur la promotion de la santé, la prévention, les politiques de soin, l’accompagnement médico-social... Les Ateliers Santé ville ont également permis aux élus locaux d’agir contre les inégalités de santé, mais tout ou presque reste à faire !
Le Dr Fourcade reste sceptique sur les moyens. En mai, le gouvernement a affecté cinq millions d’euros à la démocratie sanitaire. « Les 26 régions doivent se répartir ce montant également alors que 20 % de la population réside en Ile-de-France ! », regrette l’élue. Dans sa ville, le médecin applique « la démocratie participative ». « Pour réfléchir à la problématique de la santé des adolescents, nous mettons autour de la table des parents d’élèves, élus, professionnels de l’éducation et de la santé. Et nous allons chercher la parole des adolescents dans les établissements ».
* Cercle de réflexion.
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