Pratiques d’amaigrissement : les recommandations de l’ANSM

Publié le 18/07/2012
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Crédit photo : S. Toubon

Dans son rapport d’expertise sur l’évaluation des risques liés à l’utilisation de produits de santé à des fins d’amaigrissement, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) rappelle quelques règles de base aux professionnels pour aider les patients à mieux s’orienter dans leur démarche de perte de poids. Régimes amaigrissants, prise de médicaments ou de compléments alimentaires sans justification ni suivi médical, l’offre de produits ou de méthodes ne manque pas. Portées par une intense promotion via internet, certaines pratiques peuvent en effet exposer les patients peu avertis à des conséquences plus ou moins graves pour leur santé.

L’agence recommande tout d’abord de sonder le patient pour rechercher des comportements potentiellement dangereux face aux produits et pratiques à visée amaigrissante : achat de médicaments en dehors du circuit officinal et en particulier sur internet ; recours à des méthodes pouvant relever du charlatanisme (conseils hygiéno-diététique, cabines à infrarouges, appareils d’électrothérapie, à ultrasons ou de drainage lymphatique…) ; consommation abusive de médicaments qui peuvent être détournés dans le but de perdre du poids (laxatifs, diurétiques vendus sans ordonnance…)

Attention aux plantes

Il est également important de sensibiliser les patients sur les dangers liés aux préparations à base de plantes souvent perçues comme une approche naturelle dépourvue de risques. La composition, la qualité et l’étiquetage de ces produits pouvant laisser à désirer.

L’agence insiste par ailleurs sur la nécessité de ne pas prescrire de médicaments hors AMM dans le traitement du surpoids ou de l’obésité, ni de préparations magistrales dans le cadre d’une démarche de perte de poids. Celle-ci n’est pas anodine et doit s’inscrire dans une prise en charge globale, personnalisée, à long terme afin d’obtenir « des modifications durables des habitudes diététiques, comportementales et d’activité physique, nécessaires au maintien de la perte de poids ».

Traitements médicamenteux

Il convient dès lors de définir avec le patient des objectifs de perte de poids dans le cadre d’une prise en charge interdisciplinaire incluant idéalement médecin, diététicien-nutritionniste, professionnel de l’activité physique, psychologue. « Un traitement médicamenteux ne peut être envisagé qu’en cas de nécessité médicale de perte de poids et de réponse insuffisante aux mesures diététiques et de style de vie », rappelle l’ANSM.

S’agissant de la prise en charge du surpoids et de l’obésité, l’agence renvoie vers les dernières recommandations en date de la Haute Autorité de santé (HAS). Pour les patients sans surpoids ni obèses, elle incite enfin les professionnels à promouvoir les repères nutritionnels du Programme national nutrition santé (PNNS) « en tenant compte de l’état de santé de la personne ».

* Il est à noter que la Food and Drug Administration vient, au cours de ces deux derniers mois, d’autoriser deux nouveaux médicaments dans l’obésité, le Belviq ( lorcaserine, laboratoire Arena Pharmaceuticals) et le Qsymia (laboratoire Vivus) sur le marché américain.

 DAVID BILHAUT

Source : lequotidiendumedecin.fr