À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre prochain, un film réalisé à l’initiative de la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF) sera diffusé sur plusieurs médias*. L’occasion de mobiliser le grand public, mais aussi les professionnels de santé pour accompagner les femmes dans leurs démarches vers la sortie de la violence.
Physiques, verbales, sexuelles, économiques (privation de ressources, interdiction de travailler...) ou administratives (confiscation des papiers...), les violences faites aux femmes peuvent revêtir différentes formes. Depuis 40 ans, la Fédération nationale solidarité Femmes (FNSF) accompagne ces dernières dans leurs multiples démarches pour sortir de leur situation et se reconstruire, petit à petit.
Dans ce cadre, la fédération a notamment créé en 1992 Violences conjugales Info (le 3919), une plate-forme téléphonique (gratuite et anonyme depuis un téléphone fixe) d’écoute des femmes victimes de violences. Adossée à un réseau d’associations, cette dernière se compose d’une équipe pluridisciplinaire (assistantes de service social, conseillères familiales, psychologues, éducatrices, juristes...) chargée d’écouter et d’orienter les femmes vers des réponses (économiques, sociales, juridiques...) adaptées à leur situation. « Pour la majorité des femmes qui appellent le 3919, il s’agit d’un premier contact. Ces dernières verbalisent pour la première fois la violence qu’elles vivent. Certaines femmes appellent parfois pour des questions de mise en sécurité car elles se sentent en danger de mort. Nous pouvons parfois les orienter vers nos centres d’hébergement dédiés mais nous ne disposons que de 1 500 places sur le plan national, ce qui n’est pas suffisant pour accueillir toutes les femmes violentées en situation de danger extrême », souligne Françoise Brié, vice-présidente de la FNSF.
Un million d’appels en vingt ans
Le film, « Le souffle » met d’abord en scène plusieurs hommes faisant preuve de violences (verbale, physique, sexuelle...) et s’achève sur une femme qui souffle sur tous ces hommes pour les éloigner. « Cette femme souffle sur la violence pour donner de l’espoir à toutes les victimes. Elles soufflent sur une bougie : c’est aussi une manière, pour nous, de fêter les 20 ans d’existence du 3919 », note Françoise Brié.
Depuis sa création, le 3919 a reçu un demi-million d’appels (entre 170 et 270 par jour, en 2011). Ils concernent en majorité les violences conjugales (76 %), la victime est le plus souvent une femme et l’auteur, un homme (96 %). Les appelantes ont entre 30 et 50 ans (47 %), travaillent (52 %) et ont au moins un enfant (86 %). Les violences psychologues (88 % des appels) et verbales (72 %) (injures, harcèlement menaces) restent très importantes. Les violences physiques (79 %), quant à elles, peuvent avoir des conséquences graves : en 2011, 2 374 victimes déclarent avoir eu une atteinte physique temporaire (contusion, brûlure, fracture, trouble sensoriel...) et 140, une atteinte définitive (maladie chronique, perte partielle de l’audition, handicap).
Repérer les patientes victimes de violences
« Les médecins doivent être davantage sensibilisés aux violences faites aux femmes : ils doivent apprendre à repérer ces patientes en consultation en leur posant des questions appropriées, à les orienter vers les services adéquats. Mais aussi, à rédiger correctement les certificats médicaux : cela accélère et facilite les suites judiciaires pour ces victimes. Nous pouvons aider les professionnels de santé à œuvrer dans ce sens en les formant au repérage et à la prise en charge des femmes victimes de violences. Nous avons déjà mené des formations, avec succès, dans les services d’urgences et les maternités de Colombes (92), de Dijon et de Marseille », indique Maryvonne Bin-Heng, présidente de la FNSF. Outre, la sensibilisation des professionnels de santé, la FNSF demande au gouvernement davantage de moyens financiers, de centres d’accueils dédiés, une politique plus efficace contre les violences faites aux femmes. Et milite, enfin, pour que le 3919 puisse être accessible aux victimes 7 jours sur 7, 24 heures sur 24.
* Le spot « Le Souffle », conçu et réalisé par l’agence W&Cie avec le soutien de la Fondation d’entreprise PPR pour la Dignité et les droits des femmes, sera diffusé sur plusieurs médias (Canal +, aufeminin.com, France Télévisions...) jusqu’au 25 novembre prochain.
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