Marisol Touraine en a fait l’ennemi à abattre de sa stratégie nationale de santé ; les inégalités de niveau de vie et de pauvreté s’accroissent en France.
En 2011, selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux de l’INSEE, le niveau de vie médian des Français vivant en ménage est de 19 550 euros, soit 1 630 euros par mois, stable par rapport à une année 2010 marquée par la crise. Les 10 % des personnes les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 10 530 ; celui des 10 % les plus aisées est d’au moins 3,6 fois plus, à 37 450 euros.
Les inégalités se sont aggravées en 2011, avec des personnes défavorisées dont la situation se dégrade toujours plus tandis que celle des riches s’améliore, contrairement à 2010 où toutes les catégories étaient tirées vers le bas sous l’effet de la crise.
Un niveau jamais atteint
Les 40 % des plus modestes ont vu leur niveau de vie diminuer entre - 0,2 % et - 0,8 %, alors qu’à l’inverse, les 40 % des plus riches ont vu le leur augmenter entre + 0,1 % et + 0,8 %, voire + 2,2 % pour le plus haut décile. Le rapport entre le premier décile et le neuvième continue de croître, passant de 3,5 en 2010 à 3,6 en 2011, soit un niveau d’inégalités jamais atteint depuis 1996.
Les 10 % des mieux lotis disposent de plus de 39 200 euros, et les 1 % des plus riches, de 93 000 euros : « Sur la période 2004-2011, la crise qui débute en 2008 n’a interrompu que momentanément le dynamisme des très hauts revenus », lit-on.
Leur croissance s’explique par le rebond en 2011 des revenus du patrimoine, qui avaient subi une forte baisse en 2009.
Même à l’échelle européenne, la France se distingue par une augmentation marquée des inégalités depuis le début de la crise entre 2008 et 2011, avec un coefficient de Gini (qui mesure le degré d’inégalité d’une distribution pour une population donnée) qui a augmenté de 0,6 point de pourcentage, contre 0,2 point dans le reste de l’Europe.
14 % des Français sont pauvres
En 2011, le taux de pauvreté monétaire (moins de 977 euros par mois) continue d’augmenter (+ 0,3 point) à un rythme moins soutenu qu’en 2009 et 2010 (+ 0,5 point) et s’élève à 14,3 % de la population totale, soit 8,7 millions de personnes.
Avec une hausse de 1,2 point depuis 2008, la France se situe parmi les 7 pays européens où la pauvreté monétaire augmente plus fortement que la moyenne européenne (0,5 point), derrière l’Espagne (+ 2,1) et la Grèce (3,4). Néanmoins, le taux de pauvreté monétaire en France est sous la barre moyenne des 17 %.
La hausse de la pauvreté a surtout frappé les chômeurs (qui y ont contribué pour près de la moitié) ainsi que les salariés (leur taux de pauvreté a augmenté de 0,6 point, passant de 6,3 % à 6,9 %).
Persistance de la pauvreté
Depuis la crise de 2008, l’INSEE évoque une « forte persistance de la pauvreté » et de plus grandes difficultés pour en sortir. Entre 2009 et 2010, plus de 4 % de la population est sortie de la pauvreté, 8 % est restée pauvre et 5 % est entrée dans la pauvreté.
Le risque de rester pauvre est important, et les facteurs protecteurs semblent perdre en efficacité : si la vie de couple protège a priori de la pauvreté, une personne en couple déjà pauvre n’a pas plus de chance d’en sortir qu’un célibataire. De même, un cadre qui tombe dans la pauvreté n’a pas de chance significativement plus élevée qu’un employé de retourner la situation, surtout lorsqu’elle s’étire au-delà d’une année.
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