LA FRANCE NE PEUT PAS laisser s’installer au Sahel un pouvoir djihadiste qui la menacerait. Elle ne peut pas abandonner le peuple malien, martyrisé dans le nord par les intégristes. Le chef de l’État a répondu à un danger imminent pour le Mali et pour la France par une riposte immédiate, ciblée et précise. Il s’est entouré de toutes les précautions juridiques possibles, notamment en faisant avaliser son action par les instances internationales. Il a obtenu le soutien des Anglais et des Américains et les encouragements, certes platoniques, de l’Allemagne. Il efface du même coup l’image d’indécision qu’entrenait sa recherche permanente du consensus. Il prend la dimension que confère le baptême du feu à tout président. Il réaffirme la continuité de la diplomatie française malgré l’alternance. Il n’a pas envoyé nos forces au Mali pour améliorer sa cote de popularité qui, pourtant, va sans doute remonter. Il l’a fait pour des raisons objectives fondées sur les intérêts français.
Reconstruire le Mali ?
Il n’en est pas moins le président qui a ordonné le retour avant l’heure des forces françaises en Afghanistan. Là-bas, même problème, solution inverse. M. Hollande a tout simplement renoncé au nation building, c’est-à-dire à un renforcement économique et social de la société civile qui demande énormément de temps. Au Mali, il n’a pas envoyé nos soldats pour un jour ou deux : il ne sert à rien de démanteler les groupes fanatiques si l’armée se retire et laisse ces groupes se reformer. Son objectif consiste à empêcher la création d’un État terroriste, mais le premier effet de l’offensive française, c’est la mise en danger des sept otages aux mains des intégristes, c’est la crainte d’une recrudescence du terrorisme en France, c’est l’inévitable coût en hommes et en matériel de toute entreprise militaire. Le président s’est donc engagé dans une opération de longue haleine contenant plusieurs éléments : éliminer les terroristes par la force ; tenir les régions libérées par l’armée internationale qui va reconquérir le nord du Mali ; installer à Bamako un pouvoir politique solide que les officiers maliens ne pourront plus abattre par un putsch ; rendre l’armée malienne à sa vocation première, qui est de protéger les frontières du pays, non de le déstabiliser ; faire le bilan d’une aide internationale au Mali qui l’a plus appauvri qu’enrichi et lui donner enfin les moyens de vivre.
ON FAIT AU MALI CE QUE L’ON NE VEUT PLUS FAIRE EN AFGHANISTAN
Tous ces éléments forment le nation building que près de 12 années d’intervention militaire de la communauté internationale et des centaines de milliards de dollars américains n’ont pas apporté à l’Afghanistan. Tout à coup, le risque d’un nouveau basculement de ce pays dans le talibanisme n’effraie plus personne alors qu’il se produira presque certainement et qu’il a justifié en 2001 l’engagement du monde occidental. Et, tout à coup, il n’y a rien de plus urgent que de faire au Mali ce que l’on ne veut plus faire en Afghanistan.
La tentative (inattendue) des terroristes de s’emparer de Bamako, et donc de l’ensemble du Mali, explique la vive riposte française. François Hollande n’aurait pas bougé qu’il aurait été accablé de critiques à propos de son absence de sens géopolitique. Il aurait laissé faire que la France se serait trouvée confrontée non seulement à un échec cinglant, mais aussi à un danger plus proche de la guerre à outrance que du terrorisme. Le Mali se situe dans notre zone d’influence, pas l’Afghanistan. Nous n’avons pas choisi nos ennemis, ils ont choisi de haïr la France. L’intervention au Mali est une action de salubrité publique qui montre leurs limites à des adversaires fanatiques. Eux non plus ne sont pas à la noce, qui subissent de lourdes pertes, ont pris un risque excessif en s’aventurant dans le sud du Mali, et ont sous-estimé la détermination française. C’est peut-être parce qu’ils croyaient qu’un pouvoir socialiste ne réagirait pas à leur provocation qu’ils s’y sont livrés. M. Hollande leur a prouvé, à leur détriment, qu’ils venaient de commettre une erreur énorme.
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