Le surpoids et l'obésité concernent respectivement 17 % et 4 % des enfants de plus de 6 ans, puis 20 % et 5,4 % des adolescents - des prévalences encore plus hautes chez les jeunes en situation de handicap. La Haute Autorité de santé (HAS) publie ce 2 mars un guide pour optimiser le parcours de soins de l'enfant et de l'adolescent en surpoids et obésité, en lien avec la feuille de route interministérielle sur l'obésité (2019-2022) et en attendant de futures recommandations sur l'adulte. L'accent est mis sur la globalité et la multidisciplinarité de la prise en charge.
IMC et courbe de croissance
Maladie chronique complexe, l'obésité peut entraîner dès l'enfance des difficultés respiratoires, des troubles musculosquelettiques, un risque accru de fractures ou encore une hypertension artérielle, sans oublier le retentissement psychologique. Les enfants en surpoids sont généralement moins épanouis, ont une moins bonne image de leur corps, sont plus souvent harcelés et peuvent avoir de moins bons résultats scolaires. Aussi, la précocité du repérage est-elle essentielle.
Pour ce faire, la HAS rappelle l'importance de la mesure de l'indice de masse corporelle (IMC), couplée à l'analyse de la courbe de croissance, à l'aide des courbes de référence du carnet de santé. Examens de santé, vaccination, renouvellement de licence sportive… Les occasions de consultations sont nombreuses pour un tel dépistage, souligne la HAS. Qui précise en outre les facteurs de risque chez les parents, l'enfant ou dans l'environnement.
Une évaluation des habitudes de vie
Il faut en outre faire le point sur les habitudes de vie et repérer les éventuelles difficultés psychologiques, sociales, scolaires, associées en tant que causes ou conséquences de l'obésité, chez l'enfant. La HAS insiste alors sur la nécessité de mettre en œuvre une évaluation multidimensionnelle qui appréhende la situation au-delà de l'IMC. Elle donne des clés pour une approche non stigmatisante.
Réalisée en premier lieu par le médecin qui suit l'enfant ou l'adolescent, cette évaluation nécessite une consultation longue menée si nécessaire en deux temps : avec les parents, puis l'enfant seul. Cette consultation doit aboutir à des solutions personnalisées - en sachant que la perte du poids n'est pas un objectif prioritaire sauf en cas de complications - et à l'identification des acteurs qui auront à intervenir.
Eu égard à la multiplicité des professionnels qui peuvent intervenir, leur coordination est essentielle, et suppose, dans les situations complexes, des réunions de concertation pluriprofessionnelles, et la désignation d'un référent de proximité. Le recours aux associations d'usagers doit être encouragé, ne serait-ce que parce que l'implication de l'enfant et de la famille est nécessaire.
Un passage vers l'âge adulte à soigner
Enfin, la HAS insiste sur l'importance de moduler les soins en fonction des besoins et de l'âge. C'est notamment crucial lors de la transition vers l'âge adulte : si la probabilité qu'un enfant obèse le reste à l'âge adulte varie de 20 à 50 % avant la puberté, elle atteint 50 à 70 % après la puberté.
La transition doit donc être préparée en amont de la première consultation en soins adultes, et doit aider l'adolescent à prendre soin de lui et de sa santé de manière la plus autonome possible. Les professionnels de santé doivent faire évoluer progressivement leur approche relationnelle avec le jeune et expliquer l'importance de cette préparation aux parents.
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