ON PEUT SE GAUSSER des Etats-Unis où le président Obama, peut-être trop respectueux de l’opposition républicaine, n’a obtenu le rehaussement du plafond de la dette américaine qu’en renonçant à rétablir certains impôts pour les ménages fortunés. Mais ils ont subi une accumulation imprévue de revers. En plein mois d’août, l’agence de notation Standard and Poor’s a dégradé la note américaine, portant un coup sévère à la crédibilité financière de l’Amérique. Il s’en est suivi un effondrement des marchés qui n’ont récupéré à ce jour qu’une partie de leurs pertes. Pourtant, dans la foulée, le Trésor américain a réussi à lancer un emprunt de 36 milliards de dollars pour deux ans au taux extrêmement bas de 0,22 %. On ne répètera pas assez que la légitimité des agences de notation, qui n’ont pas empêché la crise des subprimes, est inexistante et que la France, qui craint comme la peste l’éventuelle dégradation de sa propre note (toujours au plus haut niveau) devrait poser le problèmes en d’autres termes : il faut réduire nos déficits et notre endettement non pour complaire aux agences de notation mais parce qu’ils ont atteint un niveau au delà duquel le développement économique devient impossible.
Un chômage tenace.
L’irresponsabilité du Tea Party et des républicains sensibles à son influence électorale, n’a pas besoin d’être soulignée. Des deux côtés de l’Atlantique, on a répondu à une menace qui risque de détruire les économies mondiales par des palinodies et des stratégies démagogiques. Un sommet en plein mois d’août entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel n’a produit qu’un résultat momentané. Les marchés, ici et là, se conduisent comme des bactéries de plus en plus résistantes aux antibiotiques : la dose du remède doit être chaque fois augmentée un peu plus si on veut faire baisser la fièvre. Pour guérir le malade, il faut peut-être un nouveau médicament.
LA SOLUTION, C’EST UN FONDS EUROPÉEN QUI PRETE À TOUS À UN TAUX BAS ET UNIQUE
Barack Obama a annoncé jeudi un plan de 450 milliards de dollars pour lutter contre un chômage tenace auquel les Américains ne sont guère habitués. Il compte le financer avec une hausse ultérieure des impôts alors que son opposition l’a déjà empêché de recourir à une augmentation de la pression fiscale. En France, M. Sarkozy veut créer 20 000 emplois aidés. Ce sont les mesures du désespoir. Le gouvernement français n’a pas tout à fait tort de refuser d’augmenter les impôts dans un pays où la dépense publique atteint 56 % du produit intérieur brut. Il s’efforce de diminuer cette excessive dépense : elle détourne trop de richesse vers des financements sociaux qui assèchent le gisement des investissements créateurs d’emplois. Mais il doit taxer les revenus les plus élevés pour soulager la classe moyenne écœurée par la perte de son pouvoir d’achat. Bref, il doit prendre la crise par les deux bouts : diminution des dépenses de l’État et hausse des impôts. La nécessité de trouver une douzaine de miliards en septembre pour prendre le chemin de l’équilibre budgétaire aurait dû être l’occasion pour le gouvernement d’amorcer une réforme fiscale sans laquelle rien de juste et de concret ne sera fait. Malheureusement, nous sommes en pleine période électorale.
Question de volonté politique.
Mais la plus grosse difficulté de Nicolas Sarkozy, c’est de convaincre Angela Merkel que les problèmes si aigus de l’Europe ne peuvent être résolus que par un supplément d’Europe et non par les comportements absurdes de certains membres de l’Union qui négocient séparément avec la Grèce des garanties bilatérales qui laisseraient à l’Allemagne et à la France le fardeau des pertes ou des non-remboursements. Jean-Luc Mélenchon, candidat du Parti de gauche et du PC à l’élection présidentielle propose la bonne solution : la mutualisation des dettes européennes. Un fonds de la zone euro prêterait à un taux unique, le plus bas possible, et casserait du même coup la spéculation tout en protégeant les banques contre leur exposition aux dettes nationales. La faille de ce projet est politique : il faudrait que l’Allemagne le soutienne alors qu’elle refuse déjà de conjurer la crise grecque et celle de la dette italienne, suffisante pour nos emporter tous, nous, notre épargne et nos comptes en banque. Un seul organisme européen pour les emprunts d’État, c’est la solution la plus rationnelle. Elle aurait en outre l’avantage d’éteindre l’incendie instantanément. L’idée que les Allemands ou les Français ne doivent pas payer pour les Grecs est largement dépassée par la gravité d’une crise qui risque de nous ruiner aussi.
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