Alors que la pandémie a illustré certaines faiblesses du système de santé, le ministre de la Santé, Olivier Véran, entend « tirer les enseignements de la crise sanitaire » et a annoncé, le 10 juin, le lancement de trois missions visant une « modernisation ambitieuse de la santé publique ».
« Il est urgent de refonder notre santé publique et d’installer des outils et une culture moderne et innovante pour toujours mieux accompagner nos concitoyens en tirant les enseignements de la crise sanitaire », explique-t-il dans un communiqué, qui ne fait aucune référence au « Ségur de la santé publique » pourtant annoncé pour le printemps 2021 et semblant être enterré.
Refonder la santé publique
Une première mission, confiée au Pr Franck Chauvin, président du Haut Conseil en santé publique, doit « tracer les contours et les aspects institutionnels de l’organisation de la santé publique de demain, notamment sous ses aspects de métiers, formations, recherche, expertise et intervention de terrain », indique le ministère.
La deuxième mission va voir plancher la Dr Aude Nyadanu, fondatrice de Lowpital, et la Dr Pauline Martinot, présidente et cofondatrice d’Imhotep, sur une « nouvelle conception de la “santé grand public” à usage de la population et notamment des plus jeunes ». Dans un communiqué, les deux pilotes de cette mission affichent leur ambition de « susciter une prise de conscience et donner les moyens d'agir à chacun pour sa santé, celle de ses proches et de la société ». Leur rapport, attendu pour le 15 septembre prochain, proposera une méthode et des « dispositifs concrets, mobilisables dès 2021, évolutifs et pérennes », promettent-elles, détaillant une vision de la santé qui englobe les questions liées au « bien manger ou à l'activité physique, aux notions d'estime de soi, d'empowerment et d'interactions sociales… ».
La troisième mission, qui sera menée par Julien Delpech, entrepreneur innovant du secteur de la formation médicale et le Pr Éric Vibert, chirurgien digestif et membre du groupe d’innovation de l’AP-HP, doit aboutir à la proposition d’un dispositif « innovant » de formation des professionnels de santé.
Sur le terrain, des constats partagés et des attentes
Du côté de la Société française de santé publique (SFSP), l’initiative est suivie de près. L’instance a déjà produit une première note de position documentant les mesures mises en œuvre pour lutter conte l’épidémie et proposant une prise en compte des impacts sanitaire, médico-social et social dans l’optique de réduire les inégalités de santé, mises en exergue par la crise.
« Nous attendons de ces missions une réflexion fondée sur l’expérience des 18 derniers mois » et une perspective de mise en œuvre des « transformations qui sont en gestation » sur le pilotage, l’organisation, la formation, explique au « Quotidien » François Berdougo, délégué général de la SFSP. Selon lui, les « constats partagés depuis des années par les acteurs ont été illustrés pendant la crise, qui a aussi été un ressort de créativité ». Soulignant les attentes du terrain, il espère une « démarche ouverte et de concertation pour recueillir la diversité des points de vue sur la santé publique ».
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